Année 2011 : Les temps forts de la saison française au galop

L'année 2011 est en passe de s'achever et vient l'heure des bilans alors que les grandes joutes des galopeurs sont désormais éloignées. De la génération classique aux incontournables Goldikova et Cirrus des Aigles en passant par l'avènement de Dunaden et l'éclair de classe de Dabirsim, Zone-Turf.fr vous propose de revivre en quelques paragraphes une saison française de galop.

Pour Moi met fin à 35 ans de disette française

Le premier semestre voit tout d’abord le sacre des meilleurs milers de la génération classique que sont Tin Horse, venu du sud-ouest, et Golden Lilac, la pouliche du Gestüt Ammerland, au travers de leur succès de Poule d’Essai. Quelques semaines plus tard, Reliable Man transperce le peloton chargé (16) du Prix du Jockey-Club tandis que Golden Lilac, toujours elle, réalise le prestigieux double Poule d’Essai - Prix de Diane. Mais c’est de l’autre côté de la Manche que se produit la sensation du début de l’été. Lauréat du Prix Greffulhe, le Fabre Pour Moi met fin à 35 ans de disette française dans le Derby d’Epsom en remportant l’un des plus prestigieux tournois classiques anglais. Un succès néanmoins sans lendemain, le pur-sang Coolmore ne devant plus être revu en piste du fait d’une blessure.

Galikova prend sa revanche, Immortal Verse fait sensation

Le jour de la Fête nationale marque ensuite l’avènement de Méandre au sommet de la catégorie. Le poulain "Rothschild" marque les esprits en remportant le Grand Prix de Paris, notamment devant Reliable Man, et rejoint les rangs des jeunes postulants à l’Arc de Triomphe. Comme Galikova, jeune sœur de la championne Goldikova, qui prend une revanche sur sa défaite de Diane en dominant les mâles et Golden Lilac lors du deauvillais Prix Guillaume d’Ornano. Malheureusement pour les plus belles lignes classiques françaises, tous ces éléments excepté Tin Horse maintenu sur le circuit des milers, seront dominés lors du Prix de l’Arc de Triomphe. Durant l’été normand, Immortal Verse avait néanmoins porté haut les couleurs de la génération en éclaboussant de sa classe le Prix Jacques Le Marois, mettant fin aux rêves deauvillais de Goldikova. La petite pouliche de Richard Strauss ne s’inclinera ensuite que face au crack Frankel et à Excelebration (Prix du Moulin de Longchamp) à l’automne à Ascot.

Sarafina constante figurante parmi l'élite des chevaux d'âge

Côté chevaux d’âge, Sarafina repart en campagne forte de sa splendide troisième place de l’Arc de Workforce. La jument Aga Khan est cependant battue par Planteur pour sa rentrée lors du Prix Ganay. Un Planteur intraitable durant le premier semestre français (Prix d’Harcourt), mais qui sombrera ensuite dans les limbes du turf d’élite. Au firmament de sa catégorie durant l’année (Grand Prix de Saint-Cloud, Prix Foy), Sarafina se verra néanmoins défaite lors d’une nouvelle tentative de Prix de l’Arc de Triomphe dont les turfistes en avaient fait la favorite. Tout au bout d’une longue saison, la fille de Refuse To Bend concluera par une décevante quatrième place de Breeders' Cup avant que son entourage ne lui fasse prendre le chemin du haras.

Prix de l'Arc de Triomphe : l'allemande Danedream crée la sensation

Mais revenons sur le temps fort de la saison de plat 2011 : le Prix de l’Arc de Triomphe. Tous les cadors français précédemment évoqués sont aux prises, accompagnés de la nouvelle perle irlandaise So You Think. C’est finalement une illustre inconnue du grand public, l’allemande Danedream, qui crée la sensation en battant le record de l’épreuve. Passée par le méconnu circuit classique italo-allemand (Oaks d’Italie, Grand Prix de Baden-Baden), la pouliche révèle plus que jamais la force du turf germanique.

Rajsaman, Kasbah Bliss, Byword et surtout Dunaden

Battu à l’arrivée de son épreuve phare, le turf français aura néanmoins vu se produire d’autres chevaux d’âge de grand talent comme Rajsaman (Prix du Muguet, Prix Daniel Wildenstein), le vénérable Kasbah Bliss, 9 ans, enfin récompensé d’un succès de Prix de Cadran, Byword (Prix du Chemin de Fer du Nord, Prix Dollar), et surtout Dunaden, invraisemblable lauréat de la Melbourne Cup puis du Hong Kong Vase après une saison française faste (Prix de Barbeville), succès venus récompenser une tardive éclosion au plus haut niveau. Mais le meilleur a bien évidemment été gardé pour la fin alors que deux champions hors normes ont particulièrement marqué de leur empreinte l’année de galop française.

Goldikova et Cirrus des Aigles, champions hors normes du turf français 2011

Sportivement maintenue à l’entraînement à l’âge de 6 ans, Goldikova fut l’un des tubes de la saison. Lauréate du Prix d’Ispahan pour sa rentrée, la jument des frères Wertheimer n’est battue que par l’as Canford Cliffs à Ascot avant d’entamer une dernière campagne deauvillaise. Victorieuse d’un quatorzième Groupe I lors du Prix Rothschild, Goldikova n’est battue que par le phénomène Immortal Verse pour ses adieux normands. La championne ne passera plus le poteau en tête, défaite à Longchamp puis aux Etats-Unis, mais laissera sans conteste un souvenir mémorable que cette année 2011 est venue enrichir.

Quant à Cirrus des Aigles, le chouchou de Corinne Barande-Barbe, barré au niveau classique du fait de son statut de hongre, 2011 a été l’année de la consécration. Seulement battu par les meilleurs durant le premier semestre mais néanmoins lauréat de Groupe III, Cirrus explose littéralement durant l’été, l’emportant par deux fois au niveau Groupe III (Vichy et Deauville) avant d’annihiler l’opposition du Grand Prix de Deauville. Défait par Byword durant le week-end de l’Arc, ce nouveau chouchou des turfistes connaît le sommet de sa carrière sur le sol anglais lors des Champion Stakes où il défait un peloton d’élite à la conclusion d’une passe d’armes mémorable avec la star irlandaise So You Think. Valeureux mais battu à Hong Kong en conclusion d’une longue saison, Cirrus des Aigles est indubitablement le pur-sang de l’exercice 2011 du turf français au côté de Goldikova.

L'éclair de classe de Dabirsim lors du Grand Critérium

Enfin et comme de coutume, la génération des 2 ans s’est chargée de nous donner des gages d’espoir pour l’avenir en plus d’un spectacle sportif de grande qualité. À ce jeu, Dabirsim est le grand gagnant du cru, son phénoménal éclair de classe à l’arrivée du Grand Critérium restant dans tous les esprits en le consacrant leader théorique de la catégorie. En 2012, le protégé de Christophe Ferland remettra probablement son titre en jeu et il devra notammant se préoccuper des French Fifteen (Critérium International), Elusive Kate (Prix Marcel Boussac), Family One et autre Sofast, en attendant l’éclosion de nouveaux talents en 2012 dont on espère l’année turfiste aussi plaisante que la précédente.

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Julien Germain - ©2025 Zone-Turf.fr