Plat
Publié le mercredi 15 avril 2009 à 09h12
Entraîneur : Le métier de tous les dangers
Serait-ce le métier le plus difficile du monde ? Sûrement pas. L’un des plus exigeants ? Sans doute. L’un des plus aléatoires ? C’est une certitude. Quoiqu’il en soit, les entraîneurs français restent chaque année plus de 1.700 à renouveler leur licence. Preuve que ce métier continue de susciter des vocations.
Leur situation pourrait s’apparenter à celle du fer qu’on bat, coincé entre le marteau et l’enclume. Les exigences du propriétaire et les aléas de la qualité du cheval ou des impondérables du quotidien. Autant le dire tout de suite, le métier d’entraîneur public n’est pas une sinécure. Les situations des uns et des autres sont aussi disparates qu’inégales. Quoi de commun, par exemple entre André Fabre gérant plus de 200 chevaux à l’entraînement, certain que l’année qui vient sera bonne et Cyriaque Diard et sa trentaine de pensionnaires ? Rien. Pour autant, le premier objectif de l’entraîneur reste sportif. Le problème principal est de maintenir l’état de santé du cheval le plus longtemps possible, de façon à conserver au plus haut sa compétitivité, ce qui exige une surveillance de chaque instant. Les questions administratives reprennent pourtant vite le dessus, surtout pour ces hommes et femmes de chevaux, guère à l’aise par nature dans des bureaux. Le plaisir des matins sur les pistes laisse place aux longues soirées face aux corvées de la paperasserie.De nombreux frais
D’abord le salaire. L’entraîneur perçoit un salaire grâce au pourcentage des gains de courses. Fixé à 14%, il est souvent ramené à 9,75% après diverses cotisations, ce qui est pour la plupart souvent insuffisant pour vivre. Les pensions sont facturées en fin de mois et payées souvent avec un certain délai. L’entraîneur paie donc les salaires, chaque 5 du mois, avant d’avoir touché les pensions. Autre sujet délicat, les installations. Prestataire de service, l’entraîneur public vend son talent propre mais a besoin pour cela d’une très grosse et onéreuse infrastructure (matériel, pistes, boxes, équipements, etc.). Le choix se pose alors entre un site privé ou un centre d’entraînement. Nombreux sont ceux qui choisissent d’intégrer un centre, mais il devra subir les contraintes d’organisation de groupe. C’est pourquoi, à l’instar de Cyriaque Diard, certains s’installent dans leur propre écurie. « Quand on est chez soi, c’est plus cher, mais on peut y adapter librement ses méthodes propres. De plus, il est plus facile de tenir du personnel chez soi, puisque les employés se sont installés aux alentours, que dans un centre d’entraînement, où un lad jockey pourra très aisément passer de votre écurie à celle du voisin. »Seul au monde
Le personnel, justement. Vaste sujet. Aux courses, le chômage plafonne au taux 0. La main d’œuvre manque même cruellement. Et si vous parlez à un entraîneur de cette fameuse loi des 35 heures, ne vous étonnez pas s’il lève les yeux au ciel. « Cette législation pose de gros problèmes. Un lad qui monte 5 lots d’1 heure/jour durant 6 jours/semaine fait 30 heures. Il ne reste plus que 5 heures, pour faire tout le travail à pied, ce qui n’est pas suffisant. Cela sans parler des frais liés aux jours de courses, qui sont le plus souvent des week-ends et des jours fériés… Il est quand même plus facile d’entraîner les chevaux que de gérer l’ensemble du personnel et des propriétaires. Il faut ainsi expliquer au personnel qu’on n’est pas là pour s’amuser mais pour faire tourner une entreprise, tout en faisant comprendre au propriétaire que le cheval n’est pas une machine à gagner de l’argent. » Tout puissant sur un hippodrome, l’entraîneur est en réalité un homme fragile. Et surtout seul au monde. Mais tous ses risques ne valent-ils pas la peine d’être courus ? La joie, l’émotion et la fierté d’une victoire à Longchamp dans un Groupe ou dans un réclamer à Machecoul ne valent-elles pas tous les sacrifices du monde ? L’un des meilleurs entraîneurs, régulièrement dans le Top5, nous avait confié, que malgré toute cette pression, les kilomètres parcourus et les déceptions pas toujours digérées, il ne changerait de métier pour rien au monde. Que rien ne valait les petits matins aux bords des pistes à contempler ces bêtes, devenues au fil des mois bien plus que des amis. Qu’importe les difficultés, cette passion vaut mille tourments. Les courses sont pour eux toute leur vie. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !La Rédaction - ©2025 Zone-Turf.fr
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