Eric Hoyeau : "Plus de 1200 yearlings sur le marché par an"

Chaque année, Deauville accueille les traditionnelles ventes de yearlings du galop. Du 14 au 17 août, Les acheteurs du monde entier se déplacent pour tenter d'acquérir les futurs cracks des champs de course. Eric Hoyeau, le directeur de cette manifestation et PDG d'Arqana (spécialisé dans les ventes aux enchères de chevaux), a bien voulu répondre à nos questions.

Comment se présente ce rendez-vous? Notre saison de vente représente un an de travail. Nous avons les ventes d'août, mais aussi celles d'octobre. Globalement notre société met sur le marché entre 1 200 et 1 300 yearlings par an. Donc il y a un format qui intègre de manière quasi permanente pour correspondre aux besoins du marché à la nature de l'offre et à la réponse de la demande. Tous les ans, 500 poulains sont catalogués pour les ventes d'août dans le cadre d'un marché international, 500 poulains sont répertoriés en octobre sur un plan plus national. Enfin, 300 autres poulains, avec des profils un peu moins commerciaux ou un peu plus tardifs, sont présentés au mois de décembre. Voilà comment se décompose le marché public des yearlings de purs-sangs en France.

Les yearlings se vendaient en moyenne à 110 000 euros l'an passé!

Quels sont les taux de vente? Sur un catalogue de 500 poulains en août, 400 sont vendus. En moyenne, sur 5 ans, il est nécessaire que le taux de jeunes chevaux vendus soit entre 70 et 78%. C'est l'objectif dans ce type de vente. Pour le mois d'août, nous avons affaire à un marché international. Des yearlings viennent d'une part de France mais aussi d'autres pays européens comme l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, l'Irlande. Sans oublier aussi les Etats-Unis. La moyenne des yearlings vendus tournait l'an passé à 110 000 euros. En octobre, elle oscille entre 25 et 30 000 euros. Il faut arrêter de dire que la totalité des chevaux sont d'un prix inaccessible. Ce n'est pas vrai. C'est comme pour un amateur d'art. Vous pouvez avoir des objets qui valent 1 million d'euros mais aussi des pièces très jolies qui valent 10 000 euros.

1 400 000 euros, c'est le top price de l'année 2007

Parlez-nous des acheteurs. Quels sont leurs profils en général? Il faut savoir que certains chevaux se vendent 5 à 600 000 euros et d'autres à 40 000. Prenons des exemples. En 2007, Le Havre, vainqueur du Prix du Jockey Club cette saison, s'est vendu 100 000 euros. Pile dans la moyenne donc. L'acheteur Gérard Augustin-Normand avait une entreprise financière. Il a aussi d'autres chevaux entrainés par Jean-Claude Rouget. Un autre cheval comme Silver Frost, vainqueur de la Poule d'Essai des Poulains s'est vendu à 90 000 euros. L'acheteur, John Cotton, un Anglais, possédait des chevaux d'obstacles. Il s'est senti attiré par des chevaux de plat, notamment par l'intermédiaire d'un courtier anglais. Quant à Age of Aquarius, second du derby d'Epsom et du Grand Prix de Paris, il a été acheté 1 400 000 euros. C'est le top price de l'année 2007. C'est un consortium d'Irlandais qui se l'est procuré. Mais rassurez(vous, il y a des sommes plus raisonnables. En 2006, Liberato, cheval de groupe I a été acheté 40 000 euros par trois personnes. Chacun a mis de sa poche entre 12 à 15 000 euros. Il y avait notamment dans les trois Hervé Morin, notre ministre de la Défense. Les plus gros acheteurs viennent de partout, notamment des Emirats Arabes comme Dubaï, mais il faut savoir que des gens sont présents sur tous les marchés internationaux.

"Nous sommes raisonnablement confiants quant à la crise"

La crise économique a t-elle aussi touché votre secteur? C'est la grosse question. Si on prend la date de la crise qui a explosé avec la faillite de la banque Lehman Brothers, en septembre dernier, il est certain que le marché a connu des soubresauts importants. Un peu comme les marchés boursiers. On peut considérer que nos marchés ont subi des soubresauts à la baisse de 20 à 30%. De la même manière que la consommation a pu marquer le pas chez Carrefour ou LVMH. Nous sommes raisonnablement confiants dans la mesure où nous sommes assez bien placés pour résister correctement. Voire mieux que les autres. Vous êtes Président du directoire d'Arqana depuis la fusion en 2006.Parlez-nous de votre entreprise en deux mots? Le groupe est spécialisé dans les ventes aux enchères des chevaux de course. Il réalise 100 millions de chiffres d'affaires par an. 70 à 80% de son activité est consacrée aux pur-sangs, 15à 20% aux chevaux de trot, essentiellement sur le marché franco français et 5 à 8% aux activités d'objet d'art. Environ 40 personnes sont réparties sur deux sites à Deauville et St-Cloud. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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