Fallait-il distancer Elvis Caroux et Wylder ?

Elvis Caroux a réussi un petit exploit, le 30 août 2010 à Vichy, en se remettant en selle après être tombé et avoir couru plusieurs mètres aux côtés de son cheval Wylder. Arrivée cinquième sur cinq, les Commissaires ont malgré tout distancé le duo. Un distancement sujet à polémique, sur lequel le jockey est revenu avec un grand respect et humilité.

Retour sur l'épreuve

Ceux qui ont vu le prix Jivago de Neuvy, cross country couru le 30 août 2010 à Vichy, ont pu assister à un exploit quelque peu hors du commun. Alors qu'Elvis Caroux, en selle sur Wylder, est en tête de l'épreuve, le cheval trébuche violemment et éjecte son jockey. Mais il en faut plus pour décourager Elvis Caroux, qui reste accroché à la crinière de son cheval et court à côté de lui pendant une dizaine de mètres, avant de se remettre en selle sur la butte, de sauter un obstacle sans étriers, puis de se relancer à la poursuite du peloton, à quelques longueurs devant lui. A l'arrivée, Elvis Caroux et Wylder sont cinquième... sur cinq. Et pourtant, à l'issu de la course, le duo est distancé par les Commissaires des courses. La raison : le jockey, après s'être remis en selle, aurait dû retourner à l'endroit même où il est tombé pour reprendre la course. Telle est la loi du Code des Courses. Mais ce distancement était-il vraiment nécessaire vu la dernière place à l'arrivée du duo (qui aurait, peut-on supposer, aussi été dernier s'il était retourné au point précis de la chute) ?

Faut-il appliquer le Code à la lettre ?

Le Code des Courses existe et doit être respecté. C'est incontestable, et les Commissaires sont les garants du respect de ces "lois hippiques". Toutefois, la loi et le code doivent-ils toujours être appliqués à la lettre ? En prenant le cas d'Elvis Caroux et de Wylder, des doutes se posent. Elvis Caroux s'est exprimé sur Equidia pour expliquer en quoi son distancement pouvait être sujet à caution. Tout en restant extrêmement respectueux du Code, des Commissaires et de l'Institution des Courses. Petit résumé de ses interrogations. Est-il en effet nécessaire de distancer Wylder et Elvis Caroux alors que le duo était arrivé cinquième sur cinq concurrents. Le jockey explique que son geste n'a en effet gêné personne, puisqu'il est arrivé bon dernier de l'épreuve. Si, par exemple, le duo était arrivé devant d'autres concurrents, ceux-ci auraient pu se sentir quelque peu volés. Or, dans le cas précis d'Elvis Caroux, personne n'a été gêné ni lésé par la performance du jockey et de son cheval. Et remonter en selle en plein galop et après une chute n'est pas un mince exploit. En prenant en compte que cet exploit n'a gêné personne, ne pouvait-il y avoir une exception confirmant la règle ? Après avoir précisé que la cinquième et dernière place de Wylber et d'Elvis Caroux n'avait lésé personne dans l'épreuve, le jockey a tenu à expliquer en quoi ce distancement est problèmatique pour l'entourage du cheval. Très humble, le jockey explique être remonté en selle non pas pour la beauté du geste, mais pour défendre les chances de son cheval et de son entourage. Car, derrière un cheval de course, il y a toute une équipe : entraineur, propriétaire, lads, jockeys et cavaliers... Pour les petites écuries, la moindre rentrée d'argent est importante : entretenir un cheval coûte cher. Et le jockey d'expliquer que, certes, la cinquième place dans le Prix Jivago de Neuvy ne rapportait que 900 euros. Mais 900 euros, c'est aussi un mois de pension dans une écurie. Etait-il vraiment juste de distancer le cheval, et de priver l'entourage d'une petite allocation ? Car, comme le dit le dicton, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières... Sur le papier, la décision des Commissaires est irrévocable. Le Code est le Code. Mais ne faut-il parfois pas tolérer, à la vue des circonstances, une exception... Une jurisprudence, en quelque sorte ? Car une course est toujours plus complexe que ce qui peut être décrit dans le Code des Courses, qui ne peut prendre en compte tous les multiples événements pouvant se passer. L'idée n'est pas de porter un jugement, mais plutôt de reprendre l'interrogation posée par Elvis Caroux : le Code a-t-il été, dans ce cas, juste, où la justice se doit-elle de dépasser ses limites de base en acceptant des évolutions (pour peut-être être encore plus juste) ? Vos avis ? Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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