Fallon: grandeurs et décadences
Le métier de jockey est bien celui d’un sportif de haut niveau. Pour l’Irlandais Kieren Francis Fallon il se rapproche sensiblement de celui du boxeur. Un boxeur de grand talent, capable des plus belles victoires, d’encaisser les coups des adversaires les plus coriaces, mais aussi parfois de sombrer, seul au monde. Portrait de l’enfant terrible des courses.
Le métier de jockey est bien celui d’un sportif de haut niveau. Pour l’Irlandais Kieren Francis Fallon il se rapproche sensiblement de celui du boxeur. Un boxeur de grand talent, capable des plus belles victoires, d’encaisser les coups des adversaires les plus coriaces, mais aussi parfois de sombrer, seul au monde. Portrait de l’enfant terrible des courses. Fallon, c’est une « gueule » de boxeur. Cabossée. Comme son parcours d’ailleurs, qui ne ressemble à nul autre. Atypique. Fallon n’est pas monsieur « tout le monde ». Né à Crusheen, une petite ville de l’ouest, il rejoint l’écurie de Kevin Prendergast à seulement 17 ans. Malgré son caractère déjà bien trempé, le jeune Kieren-Francis va devoir attendre deux ans pour remporter sa première course à Navan en 1984. Les deux années qui suivent furent parmi les plus dures de sa carrière. En 1987, il parvient à se hisser à la deuxième place du championnat des apprentis et décide de tenter sa chance en Angleterre l’année suivante. L’entraîneur Jimmy Fitzgerald, à qui il voue encore une grande admiration, le prend sous sa houlette. Le jeune Irlandais évolue alors sur les hippodromes du nord de l’Angleterre. Les courses qui s’y disputent ne sont pas les plus « glamours » du pays mais elles lui apportent une expérience certaine. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre David Pollington, qui deviendra son agent pour longtemps. Au début des années 90, il commence à sortir de Grande Bretagne pour monter notamment en Espagne où il est associé aux chevaux de la redoutable « Cuadra Madrilena ». Les Espagnols apprécient particulièrement son efficacité. Une autre étape importante de son ascension est la rencontre avec Jack et Lynda Ramsden, qui gèrent une cinquantaine de chevaux dans le Yorkshire, et pour qui il devient premier jockey. Grâce à eux, il double son nombre de succès sur une saison dépassant les 90 victoires en 1995. Mais les premiers ennuis arrivent.Tantôt paradis, tantôt enfer
La même année, il est soupçonné d’avoir retenu Top Cees, favori d’une course à Newmarket, trois semaines avant de triompher avec le même cheval dans la Chester Cup. Malgré le témoignage du journaliste britannique Derek Thompson, qui prétend que Fallon lui aurait avoué, un soir dans un pub de Newmarket, avoir « tiré » le cheval, Fallon évite le pire et touchera même 70 000£ soit près de 100 000 euros du journal Sporting-Life pour diffamation. En revanche il écope de six mois de suspension pour avoir projeté au sol après le passage du poteau un autre jockey Stuart Webster dans une course disputée à Beverley en 1994. Sa carrière, qui aurait donc pu connaître une première fois un terrible coup d’arrêt, s’il n’avait été blanchi, va au contraire prendre une tournure toute autre lorsque Henry Cecil fait appel à ses services en 1997. C’est l’année de l’explosion pour Fallon qui remporte ses 5 premiers groupes I, dont deux classiques, et termine cravache d’or avec 202 succès. Les dix-huit mois qui suivront seront de même acabit et feront dire à certains que l’association Cecil/Fallon était l’une des plus performantes de l’histoire des courses. En juillet 1999 pourtant, Henry Cecil se sépare de Fallon pour « raisons personnelles ». L’Irlandais est alors appelé par celui qu’il considère comme « l’entraîneur le plus talentueux » pour qui il ait travaillé : sir Michael Stoute. Fallon remporte une troisième cravache d’or consécutive et débute en fanfare l’année 2000 avec les victoires de Fantastic light dans la Dubai Sheema Classic, King’s Best dans les 2000 Guinées et Daliapour dans la Coronation cup. Mais comme souvent lorsque tout semble aller dans le bon sens, le destin rattrape Fallon; cette fois c’est une chute lors du meeting de Royal Ascot qui met un terme à sa saison. Privé d’une quatrième cravache d’or consécutive, il se rattrape par la suite et réalise trois saisons quasi parfaites en 2001, 2002, 2003 avec trois cravaches d’or à la clé et 19 victoires dans des groupes I comme le Derby d’Epsom, la Breeders’Cup, les King George ou encore les 2000 Guinées. Un passage en clinique en janvier 2003, pour des problèmes liés à l’alcool, ternit cependant légèrement cette belle période. Mais alors que la saison 2004 est lancée le journal anglais News of the World fait éclater le scandale des courses truquées. Kieren Fallon, ainsi que cinq autres jockeys, sont accusés d’avoir truqué quatre-vingt courses entre le 1er décembre 2002 et le 2 septembre 2004. Sa défaite sur le dos de Ballinger Ridge, favori d’une course le 2 mars 2004 à Lingfield, fait les gros titres de la presse britannique. Le 1er septembre, il est arrêté et interrogé par la police en compagnie de deux autres jockeys, Fergal Lynch et Darren Williams. Le Jockey Club abandonnera finalement ses poursuites à la fin de l’année. La carrière de Fallon va alors prendre un nouveau tournant. Il décide de quitter l’écurie de Sir Michael Soute pour rejoindre ses compatriotes irlandais de Coolmore. L’année 2005 est la plus riche en groupes I de sa carrière. Il triomphe dans douze groupes I et notamment pour la première fois dans l’Arc de Triomphe avec Hurricane Run. 2006 démarre sur le même rythme mais le 3 juillet il est à nouveau poursuivi pour courses truquées par le site internet de paris sportifs Betfair et perd sa licence en Angleterre. Ses montes se répartissent alors entre l’Irlande et la France. Il termine malgré cela l’année 2006 avec le chiffre impressionnant de 10 succès dans des groupes I. Mais le 29 novembre, nouveau rebondissement, France Galop lui inflige une suspension de six mois pour un contrôle positif à une substance prohibée effectué le jour du Prix Jean Prat dont il s’était classé 8ème avec Ivan Denisovich. Le voilà donc écarté des pistes jusqu’au 6 juin 2007. Le 7 juin 2007 il signe son retour par une victoire pour Aidan O’Brien à Tipperary. En l’espace de quatre mois il s’adjuge les Pretty Polly Stakes avec Peeping Fawn, le St Léger irlandais avec Yeats, le Prix Morny avec Myboycharlie, les Irish Champion Stakes avec Dylan Thomas et le 7 octobre l’Arc de Triomphe avec ce même Dylan Thomas. Le lendemain pourtant une autre épreuve l’attend. Son procès à Londres qui durera deux mois. Le 7 décembre devant le manque de preuve le juge décide d’innocenter Fallon et tous les autres accusés. Le voilà donc enfin sorti de cette machine infernale ! Du moins, crois-t-on. Mais, le lendemain même de son acquittement, le Daily Mail annonce qu’il a de nouveau été contrôlé positif en France le jour de la victoire de Myboycharlie dans le Prix Morny. Le 25 janvier 2008, la sanction tombe, France Galop le condamne à une suspension de 18 mois. Cette fois c’est le premier vrai K.O. de sa carrière. Même si à 43 ans on pouvait imaginer le voir raccrocher, Fallon lui a décidé de se préparer à de nouveaux combats. Il maintient sa forme en allant régulièrement monter chez Sir Michael Stoute et attend avec impatience l’automne 2009, pour repartir vers un dernier sommet de cette carrière en dents de scie, tantôt paradis tantôt enfer. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !La Rédaction - ©2025 Zone-Turf.fr
- 17:13 Les top chances du dimanche 13 juillet 2025
- 14:54 Le podcast de l'émission Les Courses RMC du samedi 12 juillet 2025
- 11:10 Quinté Plus PMU : Raqeebb peut se racheter
- 11/07/2025 Cygames Grand Prix de Paris : 6 partants
- 11/07/2025 Les top chances du samedi 12 juillet 2025
- 10/07/2025 Les chevaux et les courses hippiques s'invitent Place de la Concorde, au cœur de la ville de Paris