Plat Publié le lundi 29 juin 2009 à 10h58

Freddy di Fede :"C'est fou !"


A la surprise générale, Freddy di Fede a remporté le Prix de Malleret le 28 juin à Saint Cloud avec Ashalanda. Une première victoire de Groupe pour ce jockey de 25 ans qui travaille depuis un peu plus de quatre années pour Alain de Royer-Dupré. Heureux, il revient sur les conditions dans lesquelles a été obtenues cette victoire qui restera à jamais, gravée dans sa mémoire.

Comment vous sentez-vous ? C'est extraordinaire ce que j'ai vécu. Gagner un Groupe II alors que vous êtes leader est incroyable. Il faut une multitude de circonstances favorables pour que cela se produise. Un truc comme cela ne se voit que tous les 50 ans ! C'est fou. Je ne réalise pas bien ce qui s'est passé même si j'ai déjà revu la course une bonne dizaine de fois. Est-ce le plus beau moment de votre carrière ? Sans doute. J'ai déjà vécu de belles choses notamment avec la victoire de Zarkava l'an passé. J'étais son leader et je peux vous assurer que la joie était aussi forte que si cela avait été moi. C'était une immense victoire collective. Là, je gagne. C'est plus "individualiste". Ce succès a une saveur différente. Quel est votre parcours ? Je suis originaire de Marseille et j'ai débuté ma carrière dans le sud. Puis après trois ans d'apprentissage, je suis allé chez Corinne Barbe. J'ai beaucoup appris. Ensuite, je suis rentré comme cavalier d'entraînement chez le Prince Aga Khan après avoir été l'apprenti "en vogue". Je travaille pour cette écurie depuis 4 ans et demi et je suis vraiment très heureux.

Anonyme en France, star en Suisse

Vous n'avez jamais eu l'envie de partir pour vous affirmer davantage ? Non. Je suis très content de travailler pour cette prestigieuse casaque. Et vous savez, il ne faut pas dénigrer le travail de leader. Ce n'est pas si facile. Et puis, les gens ne le savent pas mais à l'étranger je suis un jockey reconnu notamment en Suisse. En Suisse, vous êtes même l'un des jockeys vedettes ? Oui, je monte pour Guy Raveneau qui est l'entraîneur n°1 là-bas. J'ai une excellente réussite puisque j'ai déjà gagné 15 courses cette année en 50 montes dont les 1 000 Guinées et les 2 000 Guinées, deux des épreuves majeures du programme. Je me déplace aussi en Tunisie. J'aime voyager. Vous n'êtes pas frustré de ne pas être davantage reconnu en France ?C'est vrai que c'est parfois frustrant de ne pas être considéré à sa juste valeur. Mais l'important est que Monsieur de Royer-Dupré me fasse confiance. Il m'a d'ailleurs désigné comme leader dans le Prix de Diane 2008. C'est une responsabilité énorme. Les gens l'oublient. Je pensais que les entraîneurs eux ne l'oubliaient pas mais je n'ai pas eu plus d'appel pour cela. Christophe Soumillon a toutes les premières montes Aga Khan, quels sont vos rapports avec lui ? Excellents. Christophe est un ami. Je le connais depuis plusieurs années et je peux vous assurer que c'est un plaisir de travailler avec lui. J'étais touché car il était très content pour moi. Il a un super état d'esprit car beaucoup auraient été déçus voire vexés. Pas lui. Nous communiquons beaucoup. Je le renseigne énormément sur les chevaux qu'il monte l'après-midi. Il sait qu'il peut compter sur moi.

"D'accord pour remonter Ashalanda..."

Comment voyez-vous votre avenir ? Pensez-vous que cette victoire dans un Groupe II va servir de déclic ? Je ne crois pas. Je l'avais déjà espéré après le Prix de Diane de Zarkava mais rien n'avait bougé. Là, ce sera certainement pareil. Je vais rester chez son Altesse Aga Khan. Je m'y sens très bien. Je suis un maniaque et méticuleux, et cette écurie me convient bien pour cela, entre autres. Mais je vais aussi continuer à monter en Suisse. Et si Alain de Royer-Dupré vous fait appel pour monter Ashalanda lors de sa prochaine sortie, vous serez libre ? (Rires) Oui, c'est certain. Je serais très heureux de pouvoir remonter Ashalanda mais franchement je ne serais pas déçu s'il ne m'appelle pas. Ce serait simplement, normal. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !