Plat Publié le mercredi 7 avril 2010 à 11h21

Grand National : ils ont rendez-vous avec le mythe


Samedi à 17h15 (heure française), ils seront quarante à prendre le départ du Grand National sur l'hippodrome d'Aintree, près de Liverpool. Quarante gladiateurs qui tous peuvent rentrer dans l'Histoire de la course la plus populaire du pays. La bataille d'Angleterre est sur le point de commencer...

Disputé depuis 1836, le Grand National est aujourd'hui un véritable mythe rentré au patrimoine du sport anglais. C'est d'abord la nature de l'épreuve qui fait du Grand National une course unique : un parcours de plus de sept kilomètres, trente obstacles parmi les plus exigeants au monde à franchir, un peloton important (aujourd'hui limité à quarante partants)... c'est un steeple-chase à nul autre pareil. Pour y briller, des qualités d'endurance sont nécessaires mais pas suffisantes. Une sélection impitoyable s'effectue en effet sur les fences dont certains comme The Chair (1,58 m de hauteur précédé d'un fossé de 1,83 m) ou The Becher's Brook (une réception de 2,07 m avec le dénivelé) sont particulièrement redoutés.

Un rendez-vous immanquable

Le Grand National, et sa bourse record de 925 000 £ (1 million €) en 2010, attirent chaque année de très nombreux concurrents, incités à participer par la formule à handicap de l'épreuve. La difficulté de la course, conjuguée au grand nombre de partants, a fait du Grand National la cible des critiques des ligues de défense des animaux. Quatre-vingt chevaux (dont quatre pour la seule édition de 1954) sont morts dans l'Histoire de la course, auxquels il faut ajouter, un jockey, George Ede, décédé en 1870. Les quatres dernières éditions ont vu la chute mortelle d'un concurrent, le dernier en date étant Hear The Echo en 2009. Mais la passion reste la plus forte. 145 000 spectateurs en moyenne se rendent chaque année à Aintree pour assister à l'épreuve. C'est aussi la course qui rassemble le plus d'enjeux en termes de paris. Turfistes passionnés ou simples amateurs occasionnels, tous seront devant leur écran samedi pour suivre la course la plus populaire de l'année.

Mon Môme, après un siècle d'attente pour la France

Quatre chevaux seulement ont réussi à remporter le Grand National à deux reprises et un seul, Red Rum, a réalisé un triplé de légende (1973, 1974 et 1977). Seuls deux chevaux entraînés en France (par des Britanniques !) se sont imposés, Huntsman (1862) et Cortolvin (1867), tandis que quatre lauréats ont été élevés dans l'Hexagone, Alcibiade (1865), Reugny (1874), Lutteur III (1909) et Mon Môme, vainqueur l'an dernier à la cote 100/1. Après la seule Musica Bella (pour François-Marie Cottin) en 2009, aucun représentant français ne sera au départ de l'édition 2010. Big Fella Thanks (Paul Nicholls), associé à Ruby Walsh et bien placé au poids, a les faveurs des bookmakers. Il est proposé à 7/1 chez la plupart d'entre eux. Le lauréat de 2009, Mon Môme (Venetia Williams), beau troisième de la Gold Cup de Cheltenham, a vu sa cote remonter. A 155 de valeur, il portera le deuxième plus gros poids de la course derrière Madison du Berlais (David Pipe). Autres concurrents en vue : Black Apalachi (Dessie Hugues) et Tricky Trickster (Paul Nicholls), sept ans seulement, s'annoncent compétitifs. Pour tous, une longue bataille contre trente-neuf autres gladiateurs s'engage... Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !