Grande Course de Haies : l'exploit de C. Soumillon et de Mandali

Incroyable victoire de Christophe Soumillon et de Mandali ! Ils ont mené, de bout en bout, la Grande Course de Haies d'Auteuil, de plus de 150 mètres ! Le jockey de plat a laissé sur place tous ses concurrents... Questarabad, Grande Haya, Portal's Toy : aucun n'a réagi, laissant s'envoler les protégés de Jean-Paul Gallorini. Les avaient-ils au moins en visuel ? On en vient à douter ! Un bel exploit, toutefois, pour Christophe Soumillon, aux anges. On le comprend, il a touché les étoiles ! Le public, furieux, a sifflé les autres concurrents, qui n'ont, à aucun moment, réagi.

Un exploit qui a couronné une étrange journée

Cette journée du 19 juin 2010 à Auteuil restera dans les mémoires. Rien, mais rien, ne s’est passé comme prévu : un Twinlight inexistant dans le Prix Aguado, un Remember Rose peut-être encore piégé au départ du Prix des Drags… Les favoris n’ont pas été au rendez-vous, et le paroxysme de l’imprévu a été atteint dans la Grande Course de Haies d’Auteuil, marquée par l’éclatante et improbable victoire de Christophe Soumillon en selle sur Mandali. Les deux compères ont fait la course seuls en tête, devançant leurs concurrents de plus d’un obstacle et demi… Soit, combien… ? 200 mètres environ ?! Le crack jockey, dont le talent n’est plus à prouver en plat, est entré dans la légende de l’obstacle. Et c’est assurément son père (ancien jockey d’obstacles) qui doit être fier.

Que s’est-il passé ?

Tout s’est joué au départ, bien étrange… Mandali est parti en tête et a vite pris de l’avance, tandis que ses concurrents sont restés au galop de chasse derrière lui. Dès le début de la course, Christophe Soumillon et son cheval avaient course gagnée ! Il ne leur restait qu’à éviter la chute.

Un parcours incroyable

Christophe Soumillon a le cheval dans le sang. Peut importe qu’il s’agisse de plat ou d’obstacles, selon l’entraineur Jean-Paul Gallorini, Christophe, en selle, « est comme dans un fauteuil royal ». Le plaisir du jockey à faire cette course seul en tête était palpable. Mandali n’a pourtant pas bien toujours sauté, ayant tendance à « manger » quelque peu les haies. Dans la ligne d’en face, Christophe Soumillon s’est retourné plusieurs fois, caressant même son cheval pour le détendre. Assurer les obstacles, tel était l’essentiel…

Une arrivée jubilatoire

Pendant tout le parcours, les spectateurs ont pu assister, éberlués, à la course en tête de Christophe Soumillon et de Mandali. 200 mètres, voire 250 mètres, le séparait du grandissime favori de l’épreuve, Questarabad. Les autres jockeys n’ont pas réagi, laissant leur confrère de plat galoper librement. Pourquoi ? Parce que la chasse aurait dû être lancée dès le début, et que personne n’a réagi à ce moment là. Il ne leur restait plus qu’à « espérer » une chute du jockey « débutant en obstacles »… Mais ce ne fut pas le cas ! Christophe Soumillon a tracé la dernière ligne droite, seul. A passé le poteau d’arrivée, seul. Criant de joie, le jockey, qui avait tendance à perdre involontairement sa cravache dans ses dernières courses, l’a cette fois jetée de joie ! Il n’en avait manifestement pas besoin…

Christophe Soumillon dans la légende !

Bartabas, le propriétaire de Mandali, s’est exclamé avec une joie indescriptible au micro d’Equidia : « c’est un jockey de plat de génie qui a le sens du rythme. Il se rend compte de ce qu’il a dans les mains. (…) Là, il est entré dans la légende ! ». Jean-Paul Gallorini, de son côté, a déclaré « Christophe a monté selon son inspiration ». Une inspiration divine… Une illumination !

Les sifflets pour les autres jockeys

Rarement sifflets n’auront été entendus à Auteuil… Mais ce fut malheureusement le cas, ternissant quelque peu cette magnifique victoire. Les sifflets n’étaient toutefois pas destinés à Christophe Soumillon et à Mandali, chaleureusement applaudis et qui méritaient même un concert de vuvuzuelas ! Mais bien aux autres jockeys, ces vétérans de l’obstacles qui ont semblé si dépassés par les événements… De son côté, Christophe Soumillon a tenu à leur rendre hommage, se rendant compte, au bout de cette course (qui reste une épreuve) de la difficulté de l’exercice. Chapeau bas, l’artiste… Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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