Plat Publié le dimanche 6 février 2011 à 12h00

J. de Roualle : "Je ne pouvais pas refuser la proposition de Jalobey Stud"


A deux semaines d’intervalle, le turf hexagonal a perdu, avec Richard Gibson et Jean de Roualle, deux figures d’importance. De quoi donner du grain à moudre aux institutions concernées. Mais si l’Anglo-Saxon a choisi une destination compréhensible, Jean de Roualle a opté pour une destination pour le moins exotique : le Maroc. Méconnu, le turf marocain n’en est pas moins en passe de franchir une étape avec le développement de l’entité Jalobey et son association d'avec l’ex-entraîneur cantilien, multiple lauréat de Groupes I français. Visiblement tout au plaisir de s’engager dans cette nouvelle aventure, Jean de Roualle a bien voulu nous éclairer sur les raisons d’un telle décision.

Zone-Turf.fr: Jean de Roualle, pourquoi avoir choisi de vous diriger vers le turf marocain ? Jean de Roualle : "Tout d’abord, c’est une proposition que je ne pouvais refuser. Il faut savoir que le projet pour lequel je me suis engagé est décalé par rapport à ce qui se fait généralement au Maroc. Jalobey Stud est une structure existante qui se situe à une trentaine de kilomètres de Rabat et en plein développement. Mais les installations en cours sont gigantesques. Les barns sont somptueux et l’on se croirait vraiment dans le Kentucky de la grande époque. La structure n’a rien à envier à Gainsborough (ndr : le haras de la famille Maktoum en Angleterre). C’est un challenge attrayant auquel j’ai été réceptif même si je connais peu ce pays. Le projet m’a conquis." Z.T. : Justement, pourriez-vous nous en dire plus sur ce projet ? J. de R. : "Jalobey Stud appartient à la famille El Alami, présente dans de nombreux domaines du monde des affaires. C’est surtout la passion du fils, Sharif El Alami, qui a enthousiasmé le père. La propriété est sise sur une centaine d’hectares et dispose d’une soixantaine de chevaux. A terme, l’effectif devrait atteindre la centaine, bien plus si l’on compte les étalons, poulinières et yearlings. L’effectif est composé à 95% de pur sang-anglais. Par ailleurs nous disposons de neuf étalons comme Sanor (ndr : un frère de Sulamani et Dream Well), Traditionaly (ndr : étalon américain lauréat de Groupe I aux Etats-Unis) ou encore Best Of Luck. Outre le fait de tirer le meilleur de l’effectif existant, l’idée est aussi de produire et de vendre au travers de la structure. Mais côté compétition, après avoir atteint un rythme de croisière sur le circuit marocain, l’objectif pourrait être de figurer sur des circuits prestigieux comme Dubaï (2013), et pourquoi pas la France à terme, en tous cas cela ne posera aucun problème à la famille El Alami.." Z.T.: Le projet Jalobey fait-il partie d’un programme d’envergure de manière à faire sortie le turf marocain d’un anonymat relatif ? J. de R. : "Sous l’impulsion de la SOREC (ndr: Société Royale d’Encouragement du Cheval), les allocations de course ont augmenté de près de 50% au 1er janvier dernier. Par ailleurs, les instances locales ont récemment fait appel à Thierry Delègue (ndr : ex Directeur Adjoint de France Galop) en vue de remodeler le programme marocain de manière à le rendre plus souple, moins fermé. Il y a du potentiel ici, Casablanca dispose d’un hippodrome ravissant, celui de Rabat est charmant mais aurait besoin d’un bon coup de peinture. Il existe aussi celui d’El Jadida mais j’en oublie d’autres." Z.T. : Et quant à vos activités françaises ? J. de R. : "Mes anciens propriétaires sont en passe de trouver de nouveaux entraîneurs. Pour le reste, Elie Lellouche devrait prendre possession de mon ancienne cour." On l’a compris, Jean de Roualle est tout à son nouveau projet et semble sincèrement ravi de s’y engager. Sans aucun doute un plus pour les turfistes marocains que l’on sait nombreux à suivre le programme français et qui trouvent au travers de lui un professionnel de grand renom capable de hisser haut les couleurs marocaines. Et aussi celle de Jalobey Stud, on l’aura compris, auquel Zone-Turf.fr souhaite bon vent au sein de ce sport décidément rondement mondialisé. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !