Plat Publié le vendredi 13 février 2009 à 12h05

Jacques Ricou : "L'Angleterre ? Pourquoi pas"


Vainqueur de quatre Cravaches d’Or consécutives, Jacques Ricou aborde la saison 2009 avec deux succès dans les Quintés Plus à Pau et un écart minime avec les principaux acteurs du meeting d’hiver béarnais. Alors qu’il n’a monté que 19 courses depuis le début de l’année, le crack-jockey de 28 ans compte déjà 5 victoires et s’est placé au troisième rang du classement, au même niveau que son grand rival Christophe Pieux. A moins de deux semaines de la réouverture d’Auteuil, le jockey de Sean Mulryan s’est confié à Zone-Turf.

La saison 2009 vient de commencer et on vous a vu très discret cet hiver, vous savouriez votre quatrième Cravache d’Or ? Je suis allé à Cagnes et à Pau mais les entraîneurs pour qui je monte régulièrement ne font que très rarement ces meetings. Théoriquement, l’intérêt de ces hippodromes est le bon terrain mais il a beaucoup plu cet hiver alors les chevaux de terrain léger n’avaient plus de raisons de se déplacer. Je n’ai pas grand-chose à prouver à Cagnes-sur-Mer alors je n’y suis allé que très rarement. J’ai toutefois gagné un Quinté Plus avec Esplendido fin décembre pour Richard Chotard. Malgré tout, vous êtes déjà troisième du classement des jockeys par les victoires et premier du championnat de France des jockeys grâce à deux succès de Quinté à Pau. Vous avez décidé de sélectionner les montes et les courses cette année ? Non, rien ne change à ce niveau là. J’ai déjà travaillé avec Frédéric Danloux, il m’a fait confiance et m’a proposé deux bonnes chances, Neriolo et Ouh La La, qui se sont transformées en deux victoires. Mais quoi qu’il arrive je monterai en priorité les pensionnaires d’Arnaud Chaillé-Chaillé et de Guillaume Macaire.

"Or Noir de Somoza est en forme"

Êtes-vous toujours sous contrat avec les chevaux de Sean Mulryan, l’écurie Pegasus Farms ? Oui et cela jusqu'à la fin de l’année 2009. Envisageriez-vous de prolonger ce contrat si l’occasion se présentait ? Évidemment, c’est un contrat en or. Les chevaux sont tous bons. Qui n’aurait pas envie d’être associé en priorité à Mid Dancer, Cyrlight ou Zaiyad ? Pouvez-vous nous confirmer le retour d’Or Noir de Somoza chez Arnaud Chaillé-Chaillé ? En effet, le cheval est arrivé le 11 février à la "maison" et je l’ai monté hier matin. Il est en bon état et m’a fait bonne impression. Avec Mid Dancer, Cyrlight et Zaiyad, le public des courses d’obstacle françaises doit-il se préparer à une razzia de la casaque gros bleu et rose à Auteuil ? J’aimerais bien mais il n’y a jamais de certitudes dans ce métier. L’année 2008 a été décevante pour nous et reproduire ce qui a été fait en 2007 va être très difficile.

"Je suis proche de Christophe Pieux"

Steven Colas, David Cottin, Arnaud Cordelet, la jeune garde des jockeys d’obstacle bouscule la hiérarchie. Comment ressentez-vous cela ? Je trouve cela très bien pour la profession et je leur souhaite de rester longtemps en haut. C’est un métier difficile et ils vont devoir faire des choix importants. Cela fait maintenant dix ans que je navigue dans les trois premières places du classement et les gens me prennent pour un vieux alors que je n’ai que 28 ans. Vous vous sentez plus proche de cette jeune génération que de Christophe Pieux ou Cyrille Gombeau ? Je me sens plus proche de Christophe et Cyrille mais c’est parce que je les côtoie depuis longtemps. Cela dit, je m’entends bien également avec les plus jeunes. La concurrence me motive ! Vous avez obtenu quatre Cravaches d’Or consécutives, quels peuvent être vos objectifs après un tel exploit ? La Cravache d’Or n’a jamais été un véritable objectif. C’était un rêve avant de l’obtenir mais une saison d’obstacle peut être très aléatoire. On peut remporter la Cravache d’Or de haute lutte avec plus de 100 succès mais on peut aussi l’obtenir au terme d’une année moyenne avec 61 victoires comme l’année dernière. Le vrai objectif, c’est de gagner un maximum de courses pour les propriétaires qui investissent ainsi que des victoires dans les classiques. Lorsqu’on a goûté à la saveur d’une victoire de Groupe, on ne pense plus qu’à ça.

"Nous sommes des numéros sur un programme"

Le jockey britannique Tony Mc Coy vient de remporter son 3.000e succès. Qu’en pensez-vous ? C’est tout simplement magnifique ! Mais le statut des jockeys d’obstacle outre-Manche est très différent du nôtre en France. Il ya beaucoup plus de courses en Angleterre alors il est plus facile d’en remporter plus. A titre d’exemple, Christophe Pieux, qui est à peu de choses près l’égal de Mc Coy en France, ne comptabilise que moitié moins de victoires. Là-bas, les jockeys sont considérés comme de véritables stars, au même titre les joueurs de football. Ici, nous sommes juste des numéros sur un programme. Aimeriez-vous monter à nouveau outre-Manche ? Au bon souvenir des victoires de Groupe avec Jaïr du Cochet ? C’est un projet sur lequel je travaille. J’ai de très bons souvenirs de ces victoires et j’aimerais beaucoup les reproduire. Il n’est pas impossible que l’on me voit en selle l’hiver prochain sur les chevaux d’un professionnel britannique. Dans moins de deux semaines l’hippodrome d’Auteuil rouvre ses portes, les chevaux royannais seront-ils prêts ? Les intempéries n’ont pas gêné le travail des chevaux, ils seront donc prêts. Et à l’écurie, nous sommes plus confiants que l’année dernière à la même époque. Nous allons nous battre ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !