Jacques Ricou : "Mid Dancer a été programmé pour cette course"

Déjà quatre fois Cravache d'or à seulement 29 ans, Jacques Ricou n'a jamais remporté le Grand Steeple-Chase de Paris à Auteuil. Avec la monte du surdoué Mid Dancer, vainqueur de l'épreuve en 2007, il espère bien accrocher dimanche ce sommet de l'obstacle à son riche palmarès. Impressions à chaud d'un as-jockey qui abat là une carte importante dans sa carrière.

Jacques, vous montez finalement Mid Dancer dans ce grand steeple. Aviez-vous une préférence entre Cyrlight et Mid Dancer? Honnêtement non, je ne me suis pas posé la question. Ce sont deux chevaux que j'apprécie et pour lesquels j'ai un grand respect. On ne peut que les aimer. J'aurais bien voulu les monter tous les deux(rires). Mais vous savez, ce n'est pas pénalisant de ne pas savoir avec lequel on va être associé. Mon job, c'est que les deux chevaux arrivent en forme maximale pour ce grand rendez-vous. Ils ont très bien travaillé toute cette semaine. D'ailleurs, un doublé de notre écurie n'est pas impossible. Quels seront vos principaux adversaires? A mon avis, il y a cinq chevaux qui peuvent gagner. Princesse d'Anjou, Remember Rose, les deux nôtres bien sûr et Peldero. Les autres ne sont que des figurants pour la victoire, cela s'entend. Tout le monde se connaît et s'est déjà affronté. Les surprises seront moindres. La seule incertitude, c'est la météo qui peut changer pas mal de données. Il y a des risques d'orage sur Paris ce dimanche. Comment va se dérouler la course selon vous? Je pense que Cyrlight va aller devant. Il y aura peut-être un ou deux concurrents qui vont le faire galoper dans le premier tour. Passé le rail-ditch, il ne restera à mon avis que quatre ou cinq concurrents en lice pour la victoire. Tout se décidera entre la double barrière et le poteau. L'an dernier, le train n'avait pas été sélectif. La course était partie vite, puis tout le monde s'est repris. Après le dernier tournant, presque tous les chevaux avait encore leurs chances. Ce n'était pas une course folle. Mid Dancer n'était pas prêt, c'est dommage.

"Mid Dancer est un vrai petit guerrier"

Justement, parlez-nous de Mid Dancer? C'est un cheval qui ne fait pas de bruit. Un vrai petit guerrier. Un besogneux qui fait juste ce qu'on lui demande. Il en garde toujours "sous la pédale" et se connaît bien. Franchement, il a très bien travaillé. Il a été programmé pour le Grand Steeple. Qu'est-ce que représente pour vous le Grand Steeple-Chase de Paris? C'est notre Grand Prix d'Amérique, notre Arc de Triomphe. Avoir une pareille course à son palmarès, c'est presque une grande chance.Il ne faut pas louper pareille occasion. Justement, vous n'êtes pas trop frustré de ne pas avoir gagné cette course? Non, car je ne l'ai disputée que cinq fois, dont trois fois sans réelle chance de victoire. Quand j'ai monté Or Noir de Somoza la première année, les journalistes en faisaient tout un pataquès, mais le cheval n'avait que cinq ans. Finalement, il est tombé à la rivière, mais je ne pense pas que j'aurais gagné. L'an dernier, il était dans une forme optimum mais il a été battu sans excuse. Je pense que le cheval avait pris l'obstacle en grippe.

"Un tournant dans ma carrière"

Avez-vous une préparation personnelle pour ce genre d'événement? Généralement, on a du mal à trouver le sommeil. Mais finalement, je suis debout à 5 heures du matin pour l'entraînement. Je fais le boulot. Après, on essaie d'être bien dans sa tête, de penser à autre chose. Quant à la forme physique, elle est là. Vous savez, je monte assez régulièrement. Je n'ai pas pris de vacances depuis septembre-octobre. J'ai vu mon ostéo mardi dernier, il m'a remis deux ou trois trucs en place et puis c'est tout. Entretemps, on a surtout besoin de repos mental. Quels seront vos objectifs après le Grand Steeple? Déjà, je vais tout faire pour que la casaque Pegasus Farms gagne. C'est mon premier objectif. J'ai un gros respect pour les propriétaires qui me font confiance et la casaque Pegasus en fait partie. Ce dimanche pour moi est très important. C'est probablement un tournant de ma carrière. Après, j'espère gagner des groupes. Quant aux courses en Province, j'en ferai de moins en moins. J'ai fait le tour et j'y éprouve moins de plaisir. Il faut laisser la place aux jeunes, même si je n'ai que 29 ans. Je suis crevé, cela fait près de dix ans que je fais des déplacements et je me tape 100 000 bornes par an. J'ai envie de construire ma vie aussi. Je sais d'où je viens, je sais où je finirais. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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