Plat Publié le jeudi 2 octobre 2008 à 17h47

L'autre vie de Zarkava


Depuis peu, Zarkava a changé de statut. La « comète » de Son Altesse Aga Khan aura marqué la saison hippique et, ne craignons pas de l’écrire, le début du siècle galopant. Mais son propriétaire est aussi un éleveur. La championne, invaincue en compétition, va donc devenir poulinière et prochainement croiser la route de Dalakhani.

Elle quitte la compétition par la grande porte et entre au haras où on lui déroule le tapis rouge. Zarkava va d’abord rejoindre l’un des haras français de Son Altesse Aga Khan avant de rencontrer Dalakhani, début 2009, en Irlande. En attendant le rejeton des deux derniers arc-winners princiers, revenons sur les quatre actes fondateurs de la légende Zarkava.

Prix Marcel Boussac (le 7 octobre 2007)

L’envolée et la facétie Après des débuts victorieux à Maisons-Laffitte, la fille de Zamindar tente de franchir plusieurs paliers d’un coup en se présentant dans le Boussac. La partition qu’elle livre pour son premier essai au niveau groupe I est impeccable et la demoiselle donne un aperçu de sa classe mais aussi de sa signature. Au terme d’une course d’attente, elle terrasse des pouliches comme Conference Call et de Mad About You (pas des foudres de guerre, mais tout de même). Peu après le passage du poteau, la partenaire de Christophe Soumillon saute un obstacle imaginaire. S’agissait-il d’une ombre sur la piste ? D’une manifestation de joie intempestive ? Le mythe Zarkava vient de naître à Longchamp.

Poule d’Essai des Pouliches (le 11 mai 2008)

Seule au monde Lauréate du Prix de la Grotte pour sa rentrée 2008, Zarkava doit, cette fois, affronter des « calibres » comme Goldikova ou Halfway to Heaven. L’opposition est relevée mais la petite-fille de Zarkana ne fait qu’une bouchée de ses rivales. Encore loin à la sortie du tournant, Zarkava vient en roue libre à hauteur des premières dans la ligne droite. Ses adversaires semblent asphyxiées alors qu’elle n’a visiblement pas encore puisé dans ses réserves. Un dernier changement de vitesse relègue Goldikova à deux longueurs. L’impression visuelle est saisissante.

Prix de Diane (le 8 juin 2008)

Remake de la Poule sur 2.100 mètres Auréolée de son succès de mai, Zarkava va passer un test sur une distance plus longue. L’essai est transformé avec une facilité déconcertante. Maintenue à l’arrière-garde, la pouliche revient en toute décontraction sur des animatrices hors d’haleine, avale la montée d’une traite et domine Gagnoa qui ne verra que le "porte-bagages" de la partenaire de Christophe Soumillon. Comme dans la Poule, la championne « verte » donne la sensation de défiler quand ses rivales semblent à l’agonie. La notion d’effort lui semble étrangère.

Prix de l’Arc de Triomphe (le 5 octobre 2008)

Quitter la scène sur un chef d’œuvre Cette fois encore, Zarkava passe un test, mais il s’agit d’un test en Mondovision. Après avoir laminé ses adversaires dans le Vermeille (malgré un départ catastrophique), la pouliche Aga Khan va pour la première fois se frotter aux mâles, qui plus est, dans le Championnat du Monde des galopeurs. Mais Zarkava est une championne. Mieux partis que dans le Vermeille, Zarkava et Christophe Soumillon transpercent le peloton en son cœur. Les autres sont "dans les cordes". Du moins, c’est l’un des souvenirs que l’on garde du triomphe de Zarkava dans l’Arc. De Zarkava, d’ailleurs, il ne nous restera plus que des souvenirs. Son ombre pourrait ressurgir lorsque ses produits seront en piste. Faudra-t-il en attendre des exploits ? On salive déjà à l’idée de voir à l’œuvre un Dalakhani-Zarkava mais l’on sait que les championnes ne produisent pas forcément des cracks, et, qu’à l’inverse, les roturières font parfois des miracles. Zarkava, elle-même, n’avait pas des origines maternelles «à grimper aux rideaux », ce qui ne l’a pas empêché de signer l’une des plus belles pages sportives de l’année. Elle va dorénavant rédiger une page de l’élevage. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !