Plat Publié le mardi 28 avril 2009 à 09h26

L'histoire de la casaque Fougedoire (Partie I)


Un crack, encore ingambe malgré ses vingt printemps et une carrière extraordinaire de longévité et d’excellence. Au travers un reportage en deux volets, faisons connaisance avec le propriétaire qui eût le plaisir et l’honneur de posséder ce cheval d’exception capable de porter au plus haut ses couleurs : Al Capone II et Robert Fougedoire sont à tout jamais indissociables dans une Gloire qui les a choisis… Mais au fait pourquoi ?

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, dans la région de Saint-Etienne, un Fougedoire a, entre autres activités, la passion des beaux chevaux et des distingués attelages qu’il s’emploie à fournir aux riches « soyeux » de la région. L’entreprise est prospère. Las ! La Grande Guerre de 14 va venir bousculer le bel ordonnancement en faisant disparaître brutalement une partie de la famille. Aussi, à l’âge de 12 ans, un fils prénommé Marcel va devoir reprendre l’entreprise, aidée en cela par des proches, et faire fructifier les affaires. Distingué cavalier, homme de cheval passionné par les courses, il va s’ingénier a parer ses couleurs – casaque orange, manches bleu, toque grise, un petit clin d’œil soit dit en passant à celles célébrissimes de l’Ecurie Boussac – des plus belles victoires régionales obtenues par ses pur-sang. La concurrence est rude dans cette région du Centre-Est où règne déjà sans partage l’écurie de René Bedel.

Une passion chevillée au corps

Mais peu importe, le dimanche, voire la veille, la famille Fougedoire se déplace sur les champs de courses de l’Allier, profitant de l’aubaine pour goûter aux joies du tourisme et de la bonne chère dans une région bien propice à ce genre de plaisirs. Aller applaudir ses élèves à Montluçon, où l’on est sur ses terres, reste une joie complète. C’est dans ce contexte que les frères Fougedoire Roland et Robert vont gagner naturellement leurs premiers galons de sportsmen. En effet, Roland Fougedoire a pris naturellement sa place dans une longue succession familiale. « Nicoll », le magasin qu’il manage rue Tronchet à Paris. Robert Fougedoire, quant à lui, se verra, adolescent, confier la responsabilité d’acheter pour son père, un lot de yearlings lors des ventes de Deauville. Nous sommes dans les années cinquante. Assisté d’Albert Swann, qui avait été l’entraîneur de l’Ecurie Boussac, le jeune homme de 16 ans se rendra acquéreur de cinq poulains. Tous gagneront sur les hippodromes du Centre ! Une vocation était née…

Attaché au Centre de la France

Pour le commun des mortels, et surtout pour les gastronomes avertis, amateurs de bonne viande, le pavé du Charolais constitue le « nec plus ultra » de la viande de bœuf. Mais pour les habitués des courses, notamment les amoureux de l’obstacle, Charolais signifie aussi cheval de grande qualité, de taille d’ailleurs à lutter parfois en plat avec les pur-sang. En effet, grâce à de magnifiques herbages riches en calcaire et en phosphate, cette région, a, depuis fort longtemps, produit des chevaux réputés, renommés pour leur tempérament, leur silhouette au squelette développé et autres qualités combien appréciables. Mais un homme devient l’instigateur essentiel de cette promotion : Robert Fougedoire, sûr de son fait, décide, d’abord avec l’aide des entraîneurs du cru, les Turnbull, Cacquevel…, puis avec celle des gens de l’Ouest, spécialistes de l’exploitation d’A.Q.P.S., les Wladimir Hall, les Peltier… ou encore celle des « nationaux » George Pelat, Lucien et Arthur Bates, de beaucoup investir en achetant nombre de foals sous la mère –voire dans le ventre de la mère- pour les élever lui-même et les voir grandir.

Des couleurs brésiliennes

Avant que nous n’étudiions dans une prochaine chronique le détail des plus grands succès et la montée en puissance d’une écurie qui se distinguera à haut niveau tant en France qu’à l’étranger, nous nous devons de souligner la grande sensibilité et l’extrême passion de Robert Fougedoire qui a toujours gratifié ses partenaires les plus proches, éleveurs, entraîneurs, jockeys, de relations amicales leur accordant confiance et estime pour le seul bonheur de pouvoir les partager. Aussi cette belle casaque dessinée aux couleurs du Brésil –hommage vibrant à son épouse Isabel, native de Rio de Janeiro- incline t-elle à un réel attachement car elle est l’expression d’un homme de cœur, et de distinction. A coup sûr la marque Fougedoire ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !