Plat Publié le lundi 8 décembre 2008 à 15h21

Le Président de France-Galop reprend la main


A l'occasion du Gala de L'elevage de ce dimanche 7 décembre 2008, Hubert Monzat, nouveau Directeur Général de France Galop, a eu en charge de lire un discours ecrit par Edouard de Rothschild. Après des semaines particulièrement agitées, le Président de France Galop se devait de reprendre la main, il le fait par l'intermédiaire de ce discours que nous vous livrons dans son intégralité...

Discours de Édouard de Rothschild, prononcé par Hubert Monzat, le lundi 8 décembre 2008, à l’occasion du Gala de l’Élevage

"Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs Chers amis, Je me faisais un plaisir tout particulier d’être parmi vous ce soir, au terme de ces deux premières journées de vente de Deauville, à ce rendez-vous annuel de l’élevage. Mais il y a tout juste une semaine, je me suis cassé le tibia et même si j’ai tenu à partir de mardi des réunions préparatoires chez France Galop et si je me suis rendu à Alençon à la convocation du juge d’instruction dans le cadre de l’affaire Porzier, il n’est pas facile pour moi actuellement de me déplacer. Je VOUS regrette, vous éleveurs qui êtes à la base de notre activité et j’aurais réellement souhaité être parmi vous aujourd’hui. J’ai l’intention désormais de davantage m’appuyer sur vous et de plus prendre en compte vos préoccupations. Pardonnez, s’il vous plait cette absence et Hubert Monzat va lire le message que je vous destine."

L'élevage

"Je voudrais avant toute chose vous dire l’importance que j’attache à l’élevage français et à sa pérennité, et par là-même à la défense des intérêts des éleveurs français. Je voudrais rendre un hommage particulier au rôle de votre syndicat et à votre Président Bernard Ferrand, dont les actions, notamment dans le domaine de la communication et du lobbying, contribuent avec une grande efficacité au rayonnement de notre élevage, tant en France qu’à l’étranger, et à la prise en compte par les autorités politiques tant nationales qu’européennes de vos préoccupations. J’entends être particulièrement à votre écoute, tant directement de ceux d’entre vous qui souhaiteront me rencontrer, qu’au travers naturellement de votre syndicat et de son Président Bernard Ferrand. La crise financière qui s’est cristallisée depuis cet été avec les conséquences économiques négatives qui commencent à se dessiner, va peser sur notre activité. Les ventes de l’été dernier à Deauville ont sans doute marqué la fin d’un cycle. Les ventes de Tattersalls et de Keeneland confirment, après d’autres, que nous entrons dans une période beaucoup plus sélective, une réduction drastique des investissements étant susceptible d’accentuer un phénomène déjà chronique de surproduction et de conduire à un glissement supplémentaire des prix moyens. Dans un marché devenu plus sélectif, il conviendra de privilégier plus encore la qualité. La baisse que nous avons enregistrée ce week-end sur les ventes d’élevage de Deauville est à l’unisson de cette tendance générale. Elle doit toutefois être relativisée au regard des progressions spectaculaires enregistrées ces deux dernières années notamment. Le marché avait atteint des niveaux très élevés, une correction était inévitable. Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel."

Profil de crise

"Nous allons sans doute traverser sur le court terme une période difficile. Mais ces moments sont parfois autant d’occasions de saisir des opportunités d’achat et de préparer l’avenir. L’élevage, nous le savons tous, est un métier, une passion qui s’inscrit dans le temps et dans la durée. A nous de savoir réagir, de nous adapter, de prospecter de nouveaux clients et de nouveaux marchés, tout en continuant à fidéliser ceux qui ont permis à notre élevage et à nos courses –les deux sont bien sûr indissociables- d’arriver là où nous en sommes aujourd’hui. Souhaitons un retour rapide de la confiance, et gardons en mémoire que toute crise porte en elle des éléments de renouveau et de croissance future."

Allocation en hausse

Cette confiance dans l’avenir, France Galop a souhaité en porter témoignage en proposant une hausse des Encouragements de 1,5 % pour 2009, alors qu’un certain nombre d’éléments aurait pu nous conduire à ne pas augmenter les allocations l’année prochaine. Malgré de bons résultats du PMU jusqu’à ce jour -au sein d’un marché des jeux par ailleurs plutôt déprimé (tant pour les casinos que pour la Française des Jeux)- et des prévisions positives de +3,2% du PMU en chiffre d’affaires et de +2,3% en recette brute pour l’Institution, les incertitudes économiques du moment sont telles qu’il est difficile de savoir de manière certaine ce dont les résultats 2009 seront faits. C’est pourquoi de nombreuses voix nous incitaient à la plus grande prudence lors de la phase d’élaboration du budget. De nombreux pays autour de nous Irlande, Royaume-Uni, Italie, Canada, Etats-Unis… n’ont-ils pas déjà programmé une baisse, parfois substantielle, de leurs encouragements en 2009 ? J’estime pour ma part que la croissance est avant tout une affaire de confiance et que cette confiance en l’avenir, nous devions l’exprimer par une augmentation des allocations, certes modérée par rapport à ce qu’on a connu ces dernières années, mais une croissance tout de même. Cette augmentation se veut être un signe en direction de vous tous, un acte de volonté, un acte de foi dans la qualité de notre élevage et de nos courses pour relever les défis de demain."

Les défis à venir

"Au-delà de ces difficultés économiques du moment, d’autres défis nous attendent et bien sûr la prochaine ouverture du marché des jeux sur internet. Je reste confiant dans le développement qu’apportera une ouverture maitrisée du marché des jeux en ligne, dès lors qu’elle respectera un certain nombre de pré-requis permettant de garantir le maintien du pari mutuel sur les courses de chevaux et un retour financier durable pour la filière équine. Je suis certain que ces éléments figureront en lettres capitales dans le projet de loi qui sera présenté en Conseil des Ministres avant la fin de l’année 2008. Mais sur ce sujet comme sur les autres, nous ne pouvons nous contenter d’une position purement défensive. Il nous faudra réfléchir dans les prochains mois à de nouvelles formes de partenariat avec des opérateurs intervenant sur d’autres secteurs de jeux. Avec un développement du PMU renforcé à l’international, ce seront les seuls moyens de développer notre fonds de commerce et d’assurer le maintien, voire la croissance, de la part de marché des courses hippiques. Le développement de la vente de nos courses à l’international ne signifie pas, bien au contraire, la fin du développement de nos régions à travers ce qu’on a appelé la décentralisation. Le débat archaïque qui opposait la région parisienne et les autres régions est mort depuis longtemps. La politique de décentralisation voulue par Jean-Luc Lagardère a produit des résultats remarquables, elle a permis l’émergence de pôles régionaux de qualité et le développement de centres d’entraînement significatifs sur l’ensemble du territoire."

Fermetures d'hippodromes

"Enfin, vous savez que l’on me prête l’intention de vouloir rayer de la carte des hippodromes. Je voudrais là encore rétablir la réalité de mes propos. Il ne s’agit pas de fermer des hippodromes pour le plaisir de fermer des hippodromes, mais l’on ne peut pas accepter de continuer de courir là où la sécurité n’est plus assurée. La sécurité doit être notre maître mot et c’est sur la base de ce seul critère qu’il convient, avec précaution et détermination, d’engager une réflexion sur la révision de la carte des hippodromes français. Réduire le nombre des hippodromes ne veut pas dire renoncer à un maillage raisonnable du territoire. Là aussi, j'entends engager en toute transparence cette démarche nécessaire dans les mois à venir. A cette date je n’ai aucune idée préconçue, il n’y a aucune décision prise, aucun objectif de nombre d’hippodromes à fermer. La fermeture d’un certain nombre d’hippodromes n’est pas une fatalité, il en va néanmoins de notre responsabilité de faire cet examen."

Mobiliser les énergies

"Vous le voyez, de grands chantiers s’ouvrent à nous, et pour affronter tous ces défis nous aurons besoin de mobiliser les énergies de tous les acteurs de la filière hippique. C’est pourquoi je déplore que des rumeurs et des propos malveillants trouvent place dans ce contexte difficile. A qui profite la division, si ce n’est à nos concurrents de demain. Je crois au contraire que les clés de la réussite sont dans la solidarité des membres de l’institution et dans la confiance en nos chances de réussite. L’heure est suffisamment chargée de préoccupations et de menaces pour ne pas nous affaiblir par des divisions internes. Je reste déterminé à conduire les changements nécessaires à la pérennité de la filière hippique, de son élevage et de ses courses. Je reste déterminé à le faire en restant à l’écoute de chacun d’entre vous, avec le seul objectif de renforcer plus encore la prospérité et le rayonnement de l’élevage français de chevaux de courses de galop." Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !