Les milliardaires débarquent à Deauville à l'occasion des ventes de yearlings

Tandis que la France des courses hippiques vit au rythme du meeting estival deauvillais, les milliardaires du monde entier tels Cheikh Mohamed Al Maktoum, l’émir de Dubaï, les frères Wertheimer, propriétaires de la maison Chanel, et les Qataris de la famille Al Thani, débarquent sur la côte normande à l’occasion des ventes de yearlings d’août.

Les premiers poulains du crack à 175 000 € la saillie

Du samedi 15 au mardi 18 août, 511 yearlings (jeunes chevaux demeurant dans leur première année) vont donc converger vers Deauville et la prestigieuse société de ventes Arqana, dont les plus prisés atteindront facilement le million d’euros. Rigoureusement choisis pour leurs pedigrees et leurs modèles, ces pur-sang comptent notamment cette année dans leurs rangs la petite dernière de la fratrie de Trêve, grande championne de son temps riche de plus de 6 millions d’euros et en quête d’un triplé historique dans le Prix de l’Arc de Triomphe, mais aussi six des yearlings issus de la première production du crack Frankel, véritable phénomène dont la saillie est facturée 175 000 € et considéré par les spécialistes comme le meilleur cheval de tous les temps.

Au-delà des rêves et des spéculations, Arqana représente de son côté un acteur incontournable du marché mondial des chevaux de courses qui parvient à tirer son épingle du jeu au sein d’un contexte économique sensible, le yearling proposé dans le cadre de ventes aux enchères n’étant pas réservé exclusivement à une élite prétendument déconnectée des réalités financières.

Arqana : deuxième acteur européen sur le marché des pur-sang anglais de courses

Au sein d’un marché sans cesse plus mondialisé, Arqana se situe avec 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, en deuxième position sur le plan européen derrière l’inamovible entité anglaise Tattersalls (380 millions d’euros) ; loin à première vue du marché américain (940 millions de dollars), mais relativement bien située au regard de la spécificité anglo-saxonne des courses de pur-sang anglais internationalisées et du contexte économique avec lequel les acteurs du turf doivent également composer.

Un marché dynamique

Alix Choppin, directrice de la communication chez Arqana est confiante pour cette année : "Le contexte est plutôt favorable ; nous demeurons en progression sur les trois dernières années, alors que nous avions connu certaines baisses après le début de la crise à la fin des années 2000. Nous espérons bien évidemment que les ventes de yearling d’août soient une réussite, de manière à poursuivre les bons résultats de ces dernières années, même si cela place la barre haute sachant que nous avons notamment été proches d’une année record l’an passé. Cependant, les indicateurs sont relativement bons, le marché est dynamique, les ventes de Saratoga aux États-Unis le révèlent actuellement. Aussi, les acheteurs américains dont le regain d’intérêt pour l’élevage européen est avéré, sont attendus à Deauville."

Le pur-sang anglais : un produit agricole haut de gamme

À Deauville, les acheteurs sont américains mais aussi anglais, irlandais, australiens, néo-zélandais, sud-africains, émiratis et qataris. Des amateurs de produits de luxe ? : "Mieux vaut évoquer l’industrie du loisir.", répond Alix Choppin. "Il y a certes des points communs entre les clientèles de ces deux industries, mais la nôtre est bien spécifique, comptant des passionnés dont l’achat n’est pas anodin, l’on pourrait plus justement parler d’industrie agricole valorisant des produits agricoles haut de gamme, dont les coûts de production sont parfois très élevés (ndr : une saillie de l’étalon irlandais star Galileo s’élève à plus de 100 000 €)."

Les écuries de groupe ou la multi-propriété qui permet de rêver

Les ventes de chevaux de courses renvoient bien souvent à une image élitiste au parfum d’inaccessibilité. À tort. "Les ventes demeurent accessibles aux investisseurs de moindre calibre, le prix moyen dans le cadre des ventes de yearlings l’an passé s’étant situé à 50 000 €, ce qui ne constitue pas une somme faramineuse, précise Alix Choppin. "Il existe une certaine variance des prix d’achat. On pense également au développement des écuries de groupe (formule de multi-propriété) qui permettent de mutualiser les coûts et qu’Arqana encourage fortement. Le prix d’achat peut alors être réparti sur un grand nombre de personnes (30 ou 40 par exemple pour les écuries formées par Arqana), c’est là une formule qui permet de rendre beaucoup plus accessible l'achat de chevaux de courses."

Les ventes de yearlings d’août Arqana vont donc se tenir du samedi 15 au mardi 18 août, et peuvent être suivies en direct sur www.arqana.com

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