Les Reines du Prix de l’Arc de Triomphe

Douce France… Pays de la galanterie oblige, il est temps de faire honneur aux demoiselles et dames qui ont marqué de leurs sabots le Prix de l’Arc de Triomphe. Car si les performances de chevaux comme Sea Bird, Montjeu, Rainbow Quest ou Peintre Célèbre, stars des pistes comme des haras, sont applaudies, certaines de ses demoiselles méritent un hommage particulier. Car, même, avec une décharge, battre les mâles, toujours présents en force, dans le Prix de l’Arc de Triomphe, est rarement chose aisée. Elles ont été 16 à remporter cette illustre course et, de Pearl Cap à Zarkava, en passant par Allez France et Urban Sea, il est temps de faire une révérence à quelques unes de ces grandes reines.

Pearl Cap, la première perle…

C’est en 1931 que, pour la première fois, une demoiselle passe le poteau d’arrivée de l’Arc en tête. Soit 11 ans après la création de la course. Il s’agit de Pearl Cap, appartenant à Diana Esmond et entrainée par Frank Carter. Cette petite pouliche, au physique peu impressionnant, a toutefois marqué l’histoire des courses grâce à cette performance, mais aussi grâce à l’ensemble de sa carrière : elle a réussi l’exploit de remporter la célèbre Triple Couronne « Poule d’Essai – Diane – Vermeille »… Et a donc été la première à rajouter un inestimable joyau à cette couronne : l’Arc. Un exploit qui ne sera réitérer que par Zarkava, près de 80 ans plus tard… Pearl Cap, lors de sa seconde carrière comme poulinière, donnera notamment naissance à Pearl Diver, vainqueur du Derby d’Epsom en 1947. A noter que la deuxième demoiselle à remporter l’Arc de Triomphe (en 1935), Samos, était elle aussi une élève de Frank Carter…L’entraineur aura ainsi décroché deux de ses trois Arc de Triomphe avec ces dames. Il peut en être fier ! Elle était par ailleurs la propriété d’Evremond de Saint-Alary… qui fut le premier propriétaire à remporter l’Arc de Triomphe, en 1920.

Marcel Boussac et ses demoiselles…

Avec ses 6 victoires, Marcel Boussac reste le recordman du Prix de l’Arc de Triomphe. De beaux succès notamment acquis avec de très grandes juments (4 succès)… Logique dès lors que le Critérium des Pouliches porte le nom de ce très grand monsieur des courses. Un hommage à la hauteur de sa passion. Marcel Boussac peut ainsi se féliciter d’avoir remporté son premier Arc de Triomphe en 1936 avec une certaine Corrida… Et d’avoir sous sa protection la seule et unique jument à avoir réalisé un doublé dans l’Arc de Triomphe, qu’elle a de nouveau survolé en 1937 (après avoir été troisième de l’épreuve en 1935 !) ! Un destin fantastique pour cette dame, qui se terminera de façon tragique… Envoyée au haras de Fresnay le Buffard en Normandie, Corrida disparaitra alors qu’une bataille faisait rage. Elle ne sera jamais retrouvée. Corrida aura malgré tout donné naissance à Coaraze, vainqueur du Jockey Club et du Grand Prix de Saint-Cloud, et qui sera son seul produit à survivre à la guerre. L’aventure ne s’arrêtera pas pour Marcel Boussac. En 1946, il remporte l’Arc de Triomphe avec Caracalla, puis en 1949 avec Coronation. Toutes deux étaient entrainés par Charles Sembat.

Allez France, la reine de Longchamp

Allez France est l’une des plus grandes juments à avoir foulé les champs de course, et l’un des plus grands pur-sang de l’histoire des courses en général. Elle portait la célèbre casaque bleue de Daniel Wildenstein, et s’est illustrée dans l’Arc de Triomphe dès l’âge de 3 ans, étant deuxième de l’épreuve. Présente au départ de l’édition 1973, cette jument au caractère bien trempé a enfin décroché la consécration tant espérée, offrant par ailleurs un premier succès dans l’Arc de Triomphe à son illustre propriétaire. Elle sera cinquième de l’épreuve à l’âge de 5 ans. Rares sont les juments à mener une aussi longue carrière à un tel niveau pendant autant d’années. A son palmarès, on compte aussi le Prix Ganay, le Prix d’Ispahan, le Prix Foy, le Prix Vermeille, la Poule d’Essai, le Diane et le Vermeille… Sa carrière au haras ne sera pas aussi heureuse, mais qu’importe, Allez France aura définitivement marqué les esprits. Daniel Wildenstein, avec All Along, en 1983 (4ème de l’épreuve en 1984) possèdera aussi une autre merveille capable de s’imposer dans l’Arc de Triomphe. All Along, qui mènera une belle carrière au haras, donnant notamment naissance à Along All, vainqueur et placé de Groupe, ou encore à Arnaqueur, vainqueur de Listed et placé de Groupe…

Urban Sea, la grande reine

Que dire d’urban Sea ? Tous les superlatifs semblent ne pas pouvoir décrire cette jument à sa juste valeur. Fantastique gagnante de l’Arc de Triomphe en 1993, grande voyageuse (France, Angleterre, Japon), Urban Sea aura marqué l’histoire des courses, non seulement grâce à ses fantastiques victoires, mais aussi grâce à sa prodigieuse descendance ! Elle n’est autre que la mère de l’étalon superstar Galileo, de très bons chevaux comme Black Sam Bellamy (6ème de l’Arc de Triomphe en 2003 notamment), Urban Ocean, Melikah, Chery Hinton, My Typhoon… Elle est aussi la mère du phénomène Sea The Stars, qui a enflammé Longchamp, l’Angleterre et l’Irlande en 2009, et dont la carrière s’est terminée par une apothéose dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Urban Sea est une légende des champs de course, une poulinière magnifique, décédée en donnant naissance à son dernier poulain (qui entrera à l’entrainement sous peu, pour une belle carrière, qui sait…). Et qui garde une place toute particulière au sein des grands chevaux de l’Arc de Triomphe.

Zarkava, le phénomène

Elle est la dernière demoiselle à avoir remporté l’Arc de Triomphe. Le souvenir est encore frais dans les mémoires, puisque c’était en 2008. Zarkava la diva, la flèche, le phénomène, qui n’avait qu’à allonger ses foulées pour déposer les plus grands chevaux de course. Zarkava, gagnante de la Triple Couronne, invaincue pour toutes ses sorties, et que l’on aurait aimé voir encore plus longtemps en course. A noté que le Prince Karim Aga Khan avait remporté son premier Arc de Triomphe en 1982, avec une autre demoiselle, Akiyda. Reste maintenant à savoir si Zarkava saura donner de son talent à ses produits. Les pas de sa première pouliche, une fille de Dalakhani (gagnant de l’Arc en 2003), sont attendus avec impatience. Zarkava est actuellement pleine d’un autre gagnant de l’Arc, Sea The Stars. La carrière au haras de la championne a commencé, puisse-t-elle être belle… Parmi les autres gagnantes non citées précédemment, mais qui mérite aussi leur part de gloire : Nikellora, La Sorellina, San San, Ivanjica et Gold River (appartenant toutes deux à Jacques Wertheimer), et Three Troikas. En 2010, Sarafina et Plumania tenteront de faire aussi bien que leurs illustres ainées. Allez, demoiselles, haut les cœurs ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

La Rédaction - ©2025 Zone-Turf.fr