Plat Publié le mardi 5 mai 2009 à 10h57

Marre des handicaps !


Connaissez-vous un jeu dont le principe est d’empêcher les meilleurs de gagner en leur imposant de porter plus de poids que leurs adversaires ? Connaissez-vous un jeu où il faut faire exprès de perdre plusieurs fois pour espérer gagner un jour ? Ces deux questions, quelque peu surprenantes et orientées, caricaturent avec une bonne dose d’ironie les règles qui régissent l’univers des handicaps de galop, celles-là même qui, la plupart du temps, servent de support au Quinté Plus. Tenant compte de la grogne croissante des turfistes découragés par les arrivées « impossibles » des handicaps de galop, nous avions envie de lancer un petit débat sur la raison d’être des handicaps…

C’est un secret de Polichinelle pour tous les joueurs de Quinté Plus, il est beaucoup plus difficile de toucher au galop qu’au trot. Il suffit de consulter les statistiques sur les gagnants des Tirelires du PMU pour constater cette évidence. Au-delà de ces lapalissades, de ces truismes hippiques, il serait intéressant de se pencher plus avant sur le sujet pour déceler la cause de cette inégalité entre le Trot et le Galop.

Handicap, mode d’emploi !

Le principe même des courses à handicap est de compenser par du plomb la différence de valeur entre les différents concurrents d’une même course. En principe, si les handicapeurs font bien leur travail, tous les chevaux au départ d’un handicap ont la même chance, ou presque, de gagner ! Pour une multitude de raisons, l’égalité théorique des chances se métamorphose rapidement en utopie lors des compétitions. Evidemment, il n’y a qu’un seul gagnant par course (sauf dead-heat rarissime) ! Même si le principe du handicap est fondé sur de bonnes intentions et une volonté de mettre en place des compétitions sportives régulières, force est de constater que les entraîneurs, spécialisés dans les handicaps, ont bien vite appris à jongler avec les règles de « la machine à fabriquer du plomb » !

Le poids P, le jour J !

Pour qu’un cheval soit en mesure de gagner son handicap à coup sûr, il doit se retrouver, le jour J, sur un parcours qu’il affectionne mais, surtout, dans des conditions de poids favorables par rapport à ses adversaires. Et, comme le seul moyen de voir la situation au poids d’un cheval s’améliorer est de "l’empêcher" de disputer l’arrivée de ces mêmes handicaps, il ne faut surtout pas s’étonner des anomalies de performances de ces équidés soudain atteint de saturnisme ! A l’opposé, et les arrivées des récents Quinté Plus de galop l’illustrent parfaitement, des compétiteurs, battus à de multiples reprises par les favoris dans les courses de référence, fournissent soudain, à la surprise quasi-générale, une performance d’un autre monde pour remporter « leur » handicap. Et oui, quelque soit la loi et la règle en vigueur, il y a toujours des petits malins pour les contourner…

Redorer l’image des Quintés de galop

Face à ce constat d’échec, il serait bon que les dirigeants du Galop mettent en place de nouvelles règles du jeu afin de redonner un peu de popularité à leur magnifique discipline auprès des joueurs de Quinté Plus. Les parieurs adore gagner souvent et n’aiment pas perdre leur argent et, quand c’est le cas, ils veulent savoir pourquoi. Si certains évoquent la possibilité d’organiser les événements dans des courses à réclamer ou des courses à conditions, on peut également réfléchir à la mise en place d’un système totalement nouveau et plus transparent. Pourquoi chercher à tout prix à empêcher les meilleurs de gagner et maintenir un système impopulaire auprès de la majorité des parieurs ? Au trot, les catégories de chevaux sont définies par âge et par gains. Ne serait-il pas possible de réfléchir à un système équivalent au galop ? Le problème est complexe et épineux, mais il existe, et il faudra bien s’y intéresser sous peine de voir encore un peu plus se creuser le fossé existant entre la popularité du trot et celle du galop. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !