Maxime Guyon :"Laisser mon empreinte"

A 20 ans, Maxime Guyon est le cavalier le plus doué de sa génération. Jockey chez André Fabre, le jeune mayennais a connu les joies d’une première victoire dans un Groupe I, le 14 juillet à Longchamp. Le 4 octobre, il brillait de nouveau au plus haut niveau en enlevant le Prix de l'Opéra. Des succès de prestige parmi les 90 déjà obtenus cette saison. Rencontre avec cette "nouvelle terreur" dont l’ascension se fait au grand galop.

Aujourd'hui vous êtes dans le top 5 des meilleurs jockeys français (4ème). Etes-vous satisfait de votre progression ? Oui et non. Oui, car c'est très bien de signer 90 gagnants en une saison mais non, j’en veux encore plus. Je suis un éternel insatisfait. Je suis heureux lorsque je gagne une course, je savoure sur le moment mais le lendemain, c’est fini ! J’oublie tout ce qui s’est passé. Que voulez-vous vraiment ? Je pratique un sport concurrentiel et seul le meilleur est reconnu. Il faut sans cesse être au plus haut dans les classements, le premier. J’ai envie que les gens se souviennent de moi. Je veux marquer mon époque comme Yves Saint-Martin ou Freddy Head ont pu le faire. C’est mon rêve et tant que je n’y parviendrai pas, je ne serai pas satisfait. A quel niveau avez-vous le plus progressé ? Je ne sais pas trop. La seule chose dont je suis certain c’est que j’apprends tous les jours et j’essaie de rester le plus naturel possible. Physiquement, j’ai pris de la force, c’est sûr. Je me sens plus à l’aise à cheval et mes partenaires peuvent ainsi donner le meilleur d’eux-mêmes. Psychologiquement, j’ai encore des doutes parfois, mais les victoires m’ont donné davantage confiance en moi. Je sais que je peux encore progresser. Et en tant qu’homme, avez-vous changé ? J’ai mûri. Je ne suis plus l’apprenti que j’étais en arrivant chez André Fabre. Mais je crois que je n’ai pas trop changé. Il y a eu beaucoup de chamboulements dans ma vie depuis que la réussite est là mais je garde les pieds sur terre et je travaille.

"Je reste zen"

Justement certains disent que vous avez pris la « grosse tête » ? (Sourires) Personne ne me l’a jamais dit en face. Franchement, je pense être resté simple. Evidemment, cela me fait plaisir lorsque j’entends des compliments à mon sujet mais je vous assure que je reste « zen ». Cela ne vous affecte pas ce que l’on peut dire sur vous ? On me rapporte parfois ce que certaines disent sur moi mais je m’en fous ! Vraiment. Je suis très détaché. Je n’ai pas envie que tout le monde m’aime. Aujourd’hui, je suis conscient d’être devenu un danger pour certains. Mais, j’en suis très heureux. Il faut être un danger, le plus grand possible. Acceptez-vous facilement les critiques ? Oui, je n’ai que 20 ans. Je ne sais pas tout ! J’aime avoir un avis extérieur. Je suis content quand un autre jockey me donne des conseils. Je suis très réceptif et volontaire. Il faut l’être si l’on veut avoir de la réussite. Justement, comment expliquez-vous votre réussite actuelle ? D’abord, je travaille avec André Fabre. J’ai vraiment de la chance qu’il me fasse confiance. Ensuite, je crois que cela vient du travail que je fournis au quotidien. Sans être un grand bosseur, je fais toujours ce que l’on me dit. J’essaie aussi d’observer, d’écouter de reproduire ce que je vois de mieux chez certains jockeys comme Olivier Peslier. Pour moi, c’est un exemple. J’ai toujours essayé de me rapprocher de ce qu’il fait. Et puis, il y a la volonté. J’ai envie, j’ai faim de victoires.

"Je n'ai rien"

Vous mettez-vous de la pression pour réussir ? Non, pas du tout. Je suis très calme, très relax même lorsque je monte pour de prestigieux propriétaires. Je n’ai pas la boule au ventre lorsque je pars le matin. Et puis, j’ai l’habitude de porter des grandes casaques depuis le début de ma carrière alors j’assume. Vous rendez-vous compte que vous êtes un privilégié ? Je le sais et je m’en rends compte tous les jours. J’ai de la chance mais vous savez, pour l’instant, je n’ai rien. Rien du tout ! Tout est encore à faire. Se construire un palmarès, devenir le meilleur et surtout marquer l’histoire des courses ! Ce sera difficile mais je veux y arriver. C’est mon ambition. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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