Plat Publié le mardi 26 avril 2011 à 23h04

Mort de Sadler's Wells : Une légende s'est éteinte


Au-dessus du haras de Coolmore dans le comté de Tipperary en plein coeur de l’Irlande, la teinte des cieux a pris une couleur particulière mardi 26 avril 2011. A l’âge de 30 ans, vénérable pour un cheval, Sadler’s Wells s’est éteint. Champion sur les pistes, le fils de Northern Dancer a surtout marqué son temps et les esprits par son exceptionnelle influence sur le turf contemporain en tant que reproducteur. Sadler’s Wells s’en est allé, mais son apport à l’endroit des courses de galopeurs est historique et sa marque restera indélébile pendant de très longues années.

Un record de 14 titres d'Etalon de l'année en Grande-Bretagne et en Irlande

Tout d’abord beaucoup se sont souvent demandés d’où lui provenait ce nom, Sadler’s Wells. Son origine lui venait d’un homme de spectacle du XVIIème siècle, Richard Sadler, instigateur d’un complexe de théâtre londonien devenu célèbre outre-Manche, et édifié à l’époque sur une aire riche en eaux (well : le puit en anglais). Sadler’s Wells est donc décédé de mort naturelle mardi 26 avril à l’âge de 30 ans au haras de Coolmore en Irlande où il vécut et officia durant sa longue carrière d’étalon, de 1984 jusqu’au printemps 2008 du fait d’une fertilité déclinante. A son actif, un record de 14 titres d’Etalon de l’année en Grande-Bretagne et en Irlande, titre obtenu trois fois en France et une fois aux Etats-Unis. Au travers de cette exceptionnelle réussite, Sadler’s Wells contribua à établir l’empire Coolmore, véritable multinationale du turf aux mains de John Magnier, et toujours conduit de main de maître par Aidan O’Brien.

Sadler's Wells père de Montjeu, Galileo, Yeats, High Chaparral, Istabraq

Plus connu pour ses exploits de reproducteur, Sadler’s Wells n’en a pas moins été un champion sur les pistes. Lui-même issu du grand étalon Northern Dancer et de Fairy Bridge (Bold Reason), Sadler’s Wells naquit aux Etats-Unis en 1981 puis fut élevé au Swettenham Stud (G.B.) de Robert Sangster et entraîné par Vincent O’Brien, tandem de professionnels au summum du turf mondial de l’époque. Lauréat des 2000 Guinées irlandaises, des Eclipse Stakes et des Irish Champion Stakes, toutes épreuves de Groupe I, Sadler’s Wells se classa également deuxième des King George VI and Elizabeth Stakes et d’un Jockey-Club 1984 resté fameux pour l’élevage du pur-sang (Darshaan, Sadler’s Wells et Rainbow Quest). Faire l’inventaire de ce que le fils de Northern Dancer a laissé aux courses de pur-sang, au turf mondial et aux amoureux de ce sport serait une gageure. Le champion a laissé près de 400 lauréats de Groupe répartis sur tous les continents. Parmi ceux-ci, Montjeu (Arc 1999), Galileo (Derby d’Epsom, King George 2001), High Chaparral (Derby d’Epsom et irlandais 2002), Old Vic (Jockey-Club, Derby irlandais 1989), Yeats (quatre Gold Cup), Daliapour, Beat Hollow, Carnegie, In The Wings, Doyen, Islington, Dream Well, River Dancer, Powerscourt, Istabraq, Ask, et des dizaines, des centaines d’autres champions. Samedi 30 avril 2011, Frankel, nouvelle star du turf britannique, pourrait bien rendre hommage à sa manière à son grand-père de champion au terme des 2000 Guinées. Une manière de rappeler ce que le turf que nous vivons doit et devra encore longtemps à Sadler’s Wells. Repose en paix champion ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !