Plat Publié le lundi 19 avril 2010 à 11h22

Nathalie Desoutter : "Un immense bonheur"


Nathalie Desoutter a remporté le Prix du Président de la République, le 18 avril à Auteuil en selle sur Rescato de l'Oust. A bientôt 30 ans, elle est ainsi devenue la première femme à inscrire son nom au palmarès de cette épreuve mythique. Passionnée et battante, celle qui compte plus de 316 succès dans sa carrière dont 150 en obstacle, revient sur ce moment de gloire et sur les aléas du métier de jockey. Rencontre.

Que ressentez-vous après ce succès dans le Prix du Président de la République ? C'est un immense bonheur ! Je voulais remporter cette course. Elle est très spéciale pour les jockeys. Rescato de l'Oust a toujours prouvé qu'il pouvait gagner une très belle épreuve. Nous avons concrétisé grâce à un superbe parcours. C'est une grande joie ! Vous êtes la première femme à gagner cette course mythique. Avez-vous conscience d'entrer dans l'histoire ? C'est vrai que c'est énorme ! Je suis très heureuse d'être la première. Etre une fille dans ce métier est loin d'être un avantage. C’est très difficile. Il faut prouver toujours et encore que l’on est capable. Moi, je devais prouver deux fois plus. Etre à la hauteur était mon obsession, je voulais y arriver coûte que coûte. Impossible de renoncer et de faire autre chose. Je me suis accrochée à mes rêves. Je ne voulais rien lâcher. Je suis récompensée. Pourquoi avoir voulu faire ce métier ? J’ai toujours baigné dans les courses. Et surtout avec l’obstacle. Mon grand-père, mon père et mon oncle ont été jockeys d’obstacle, alors pour moi, c’était une évidence. Mes proches n’ont pas été surpris lorsque j’ai décidé d’épouser ce métier. Déjà après l’école, je ne pensais qu’à cela. Les chevaux occupaient tout mon esprit, je les aime depuis toujours. C’est ma vie. Malgré tout, il a fallu que je convainque ma famille. J’étais une fille et il pensait que je ne pouvais faire ce métier. Ils le connaissaient trop bien et savaient à quoi je m’exposais. Mais la passion et l’envie étaient plus fortes que tout. Quelle est votre motivation ? Je suis têtue et déterminée. On dit souvent « tous ce qui ne vous tue pas, rends plus fort ». C’est ma philosophie ! Mon objectif était de réussir à gagner des courses. Au détriment de soi parfois ! Le sacrifice est perpétuel. Parfois, je tombe et je me fais mal autant physiquement que mentalement. Malgré cela, j’oublie, je me force car il faut vite remonter. Quand vous gagnez des courses comme le Prix du Président de la République, vous repartez gonfler à bloc. On oublie tous les maux... David Windrif vous a beaucoup aidé dans votre réussite. Sa confiance a-t-elle était difficile à obtenir ? Rien n’est simple et peu de personnes vous tendent la main. Il faut tout aller chercher. Se battre. David Windrif m'a énormément aidé. Il me fait confiance à 100%. Nous formons une bonne équipe. Frédéric Danloux ou Jean-Paul Gallorini m’ont beaucoup épaulé. Je les en remercie tous. J’espère que je pourrais continuer à participer à des courses de prestige à l’avenir. J’ai bientôt 30 ans et j’ai encore beaucoup de rêves. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !