P. Levesque : « On ne peut pas laisser passer ça ! »

Le dossier des déferrés n’a pas fini de faire couler l’encre ! La situation est tendue entre les instances dirigeantes du Cheval Français et un grand nombre d’entraîneurs, des menaces de grève planent sur le début du meeting d’hiver de Vincennes. Pierre Levesque a accordé une interview à Zone-Turf sur ce sujet qui lui tient à coeur…

Ces dernières semaines, un fossé s’est creusé entre les hautes autorités du Cheval Français et la base, celle des professionnels, des entraîneurs, qui ne comprennent pas pourquoi on veut leur imposer une interdiction de déferrer leurs chevaux qui irait à l’encontre de la performance. La tension monte, chacune des deux parties avance ses arguments loin de la table des négociations mais le débat n’a pas vraiment lieu. L’incompréhension et le malaise de certains professionnels a conduit à l’émergence d’un mouvement qui a prévu une manifestation sur la cendrée de Vincennes, le mercredi 29 octobre, premier jour du meeting d’hiver. Pierre Levesque est contre l'interdiction de déferrer, il a répondu à nos questions. Pourquoi une telle tension est apparue entre la majorité des entraîneurs et les dirigeants du Cheval Français ? Sur le sujet des déferrés, une large consultation a été lancée durant l’été et 8 fédérations sur 9 se sont prononcées pour le maintien du déferrage. Des représentants sont élus, la SECF est bâtie sur un système démocratique et il est inconcevable qu’une décision soit prise au mépris de l’avis de la majorité des professionnels. Quels sont les arguments retenus pour interdire le déferrage des chevaux ? Les détracteurs du déferrage évoquent des risques pour l’intégrité physique des chevaux. Je ne peux pas recevoir ces arguments ! En Scandinavie ou en Suisse, les autorités sont très pointilleuses sur la protection du cheval et pourtant, le déferrage y est parfaitement autorisé. Il y a bien d’autres artifices à bannir avant de s’attaquer aux pieds nus de nos trotteurs. On sent une certaine colère dans les propos des professionnels lorsqu’ils évoquent ce sujet ? Pourquoi ? Nous travaillons au quotidien avec nos chevaux, nous recherchons la performance dans le respect de la santé de nos athlètes. Interdire le déferrage c’est revenir en arrière, c’est un non sens sportif. Si la décision d’interdire le déferrage était prise, beaucoup d’entraîneurs se sentiraient trahis par ceux qu’ils ont élus. Rien aujourd’hui ne justifie une telle décision. Un mouvement de grève a été annoncé pour le premier jour du meeting d’hiver, le mercredi 29 octobre. On pourrait vraiment en arriver là ? Ce serait regrettable mais s’il s’agit du seul moyen pour les professionnels de se faire entendre par les autorités du Cheval Français, nous le ferons. Ceux qui sont pour le déferrage, une majorité en France, veulent pouvoir mettre ce dossier sur la table des négociations afin que les bonnes décisions soient prises. Nous voulons simplement faire appliquer ce qui est ressorti de la consultation nationale. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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