Parier en Angleterre, comment ça marche ?

Au Royaume-Uni, pays des books, et en France, les courses figurent parmi les meilleures au monde, et si l’on observe de nombreuses similitudes entre les plus prestigieuses épreuves, les parieurs français et ceux d’outre-manche, ont des approches de jeux bien distinctes. Les passionnés du Turf suivent les courses avec assiduité et misent toujours sur leurs certitudes. Si le jeu simple est l’évidence même outre-manche, les français disposent d’une gamme de paris plus en rapport avec leurs besoins. Décryptage.

Le jeu simple est roi

En Angleterre, qu’ils soient appelés "bettors" ou "punters", les turfistes britanniques n’ont d'yeux que pour le jeu simple ! Le "win single" ou "Each-Way", gagnant-placé. Ils remplissent de petits coupons, et notent le nom de leur cheval favori, puis indiquent la mise ("Stake") et choisissent de garder ou non, la cote proposée par le bookmaker ("Take the odds", ou "Take the price"). Si l’on parle de Quinté + à un turfiste anglais, il apprécierait surement l’idée mais n’y jouerait pas forcément si ce type de pari lui était proposé. Les mentalités et habitudes de jeu sont ainsi faites …

Le Tote, Pari Mutuel anglais

Il n’en demeure pas moins que l’équivalent du P.M.U en Angleterre, le Tote, seul opérateur de pari mutuel au Royaume-Uni (il existe aussi le "Irish Tote") attire une large clientèle. Car l’objectif du punter est de battre le bookmaker, qui propose ses tarifs et ses cotes, et si celle du Tote sont plus attractive, alors beaucoup de joueurs se tourneront vers le Tote. A titre d’exemple, et surtout dans les gros handicaps en Angleterre mais plus particulièrement en Irlande, il n’est pas rare de voir un cheval à 25/1 (cote book) puis à 50,60 ou 65.40 en pari mutuel !

Les autres paris appréciés des anglais

Il existe un second type de pari, assez prisé des parieurs mais loin derrière le jeu simple. Il s’agit du "Forecast", autrement dit, le jumelé ordre, car le concept de jumelé placé existe outre-manche mais les "Bookies" ne le propose pas, peut-être que cela viendra… Toujours est-il que le Forecast se joue dans la grande majorité des cas en "Reverse Forecast" (dans tous les ordres).

Les matelassiers anglais jouent volontiers au "Place Only", où 1/5ème de la cote (fixe) à la gagne leur seront retournés. Par exemple un cheval coté 10/1 sera payé 2/1 à la place quoiqu’il arrive, sauf s’il y a moins de 8 partants, alors, le jeu placé paiera 2,5/1, soit un quart. Enfin le "Tricast" n’attire que peu de monde, sauf peut-être dans les courses avec peu de partants, car la difficulté de ce pari réside dans l’ordre d’arrivée. Si le résultat indique : 2-1-7 et que l’on a rempli son "Betting Slip" en marquant 1-2-7, c’est perdu ! Ça, c’est assez sévère… car si l’on veut être sûr de le toucher, il faut miser dans tous les ordres… Soit 6 combinaisons pour un Trio unitaire, et 24 pour un Trio en 4 chevaux et ainsi de suite…En revanche, les rapports sont parfois astronomiques.

Le Tote Scoop6

Il attire les foules, beaucoup de novices, ou des joueurs du weekend, le Scoop6, ou ToteScoop6 cumule chaque samedi des millions de livres d’enjeu. A l’instar du Quinté Plus ou du Multi, c’est un jeu très populaire outre-manche. Pour gagner le gros lot hebdomadaire, il faut jouer au Scoop6, dont le but consiste à trouver le gagnant de chacune des 6 courses désignées par l’opérateur Tote, souvent étalées sur plusieurs réunions. Bon nombre de ses sélections sont des gros handicaps à 15, 20, 25 ou même plus de 30 partants parfois !

Des réunions à en perdre la tête !

En particulier le samedi, de nombreuses réunions se tiennent à travers tout le pays, d’Epsom à Lingfield, en passant par Newcastle, Haydock, Exeter, Towcester, Cheltenham, ou encore Doncaster, plus les réunions irlandaises ! Curragh, Naas, DownPatrick et autres ! Il n’est pas rare de pouvoir parier sur 8, 9 voire 10 réunions. Ainsi certains parieurs ne savent plus ou donner de la tête, avec les courses qui s’enchaînent toutes les 5 minutes de midi à 21h00 !

Les books refusent certains clients

Les bookmakers se réservent le droit de refuser certains clients, "professional punters", matelassiers d’outre-manche. Parmi leS plus célèbres, Harry Findlay (co-propriétaire du "Tank" Denman) ou Dave Nevison se sont vus refuser leurs paris à maintes occasions. Engageant d’énormes paris sur le tennis, football, ou sur les courses hippiques, certains bookmakers n’ont pas voulu prendre de risques. Fort heureusement ce type de pratiques ne concerne pas la France.

Les français bien lotis

Si certains turfistes chevronnés ou novices se consacrent exclusivement au Jeu Simple, les néophytes, joueurs occasionnels, parieurs avertis et quintéistes confirmés remplissent toujours un ticket Quinté Plus. Comme pour le Scoop6 en Grande-Bretagne, il s’agit du pari le plus rémunérateur si l’on trouve l’ordre exact d’arrivée. Le Multi n’existe pas en Angleterre, ni le Tiercé et ni le Quarté Plus, qu’il soit régional ou national. Excellent jeu de couverture, le 2 sur 4 est inconnu au bataillon, mais il est très populaire ici, et séduirait probablement outre-manche. Par exemple, si l’on voit deux chevaux "sûrs dans les 4" dans un handicap outre-manche, on ne peut pas accéder à ce type de pari.

Car finalement, le plus dur n’est pas forcément de choisir le ou les bons chevaux, mais de choisir le ou les bons types de pari ! La gamme de paris proposée par le P.M.U est ainsi plus large que celle des bookmakers et permet au parieur français d’adapter son jeu de manière plus souple et plus complète.

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