Plat Publié le lundi 28 septembre 2009 à 10h36

Prix de l'Arc de Triomphe : le top 5 des plus belles éditions


Avant le Qatar-Prix de l'Arc de Triomphe, le 4 octobre à Longchamp, le plus important rendez-vous du turf français, Zone Turf a choisi de classer les cinq plus belles éditions dans l'Histoire de l'Arc. Un classement forcément subjectif. Et vous, qu'en pensez-vous ?

5- 2008 : Zarkava, la diva

La course de l'an dernier ne bénéficie pas encore de la patine du temps qui fige et embellit les souvenirs. Mais aucun doute, dans cinquante ans, on parlera encore de cette édition 2008 comme d'un monument. Son caractère inoubliable tient d'abord évidemment à sa gagnante. Zarkava a un style inimitable, Zarkava fait des caprices, Zarkava court sous des couleurs mythiques... bref Zarkava est une diva. Avant la course, le défi qui l'attend est immense : seule face à quinze mâles, elle prend le départ pour égaler la mythique Allez France et son triptyque magique (Poule d'Essai des Pouliches, 1600 m - Diane, 2100 m - Arc, 2400 m). Personne ne veut pourtant envisager l'échec, la pression sur l'entourage est maximale. La suite, on la connaît : un départ un peu compliqué, une dernière position à 400 mètres du but, une accélération venue d'un autre monde et... le triomphe. Les vieux guerriers anglais sont battus. Christophe Soumillon peut hurler sa rage et son bonheur. Des images pour l'éternité.

4- 1974 : Allez France enflamme Longchamp

Battue l'année précédente par l'Irlandais Rheingold, Allez France revient tenter sa chance dans l'Arc en 1974. Cette championne de l'écurie Wildenstein a la cote auprès du grand public. Le fameux mouton qui l'accompagne partout pour calmer sa grande nervosité participe à sa popularité. Débarassée de sa grande rivale Dahlia, qui, après une défaite inattendue, fait l'impasse sur le Prix de l'Arc de Triomphe, Allez France a une occasion en or d'entrer dans l'Histoire. L'Histoire va devenir légende... Blessé à la hanche dix jours auparavant, Yves Saint-Martin refuse de laisser la fille de Sea Bird partir au combat sans lui. Le matin de la course, il arrive à Longchamp avec des béquilles... Bousculée à 600 mètres du but, Allez France s'emballe. Saint-Martin, diminué, ne peut retenir sa fougue. Commence alors une fin de course au suspense haletant : partie de beaucoup trop loin, Allez France voit revenir sur ses talons Comtesse de Loir, une autre femelle d'un an sa cadette. Mètre après mètre, celle-ci revient sur l'idole du public qui, dans une ambiance survoltée, parvient cependant à conserver une tête d'avance au poteau. Le public de Longchamp entre en transe.

3- 1997 : Le coup de rein de Peintre Célèbre

Pour cette édition 1997, le match s'annonce somptueux. Hélissio, très facile vainqueur l'année précédente, vient tenter le doublé au terme d'une préparation originale qui l'a vu disputer les 1600 mètres du Prix du Moulin de Longchamp. Malgré le scepticisme de certains, tout le monde s'accorde à dire que le protégé d'Elie Lellouche est un crack... de la trempe de ceux qui gagnent deux fois l'Arc. Seulement vient d'apparaître un nouveau phénomène : à 3 ans, Peintre Célèbre, bien que battu dans le Prix Niel après avoir été enfermé, s'annonce redoutable. Mais le match n'aura pas lieu. Peintre Célèbre va écraser la concurrence, tuer dans l'oeuf les espoirs d'Hélissio qui va sombrer et mettre fin à sa carrière à l'issue de la course. A 250 mètres de la ligne, Peintre Célèbre est parmi les premiers et lutte pour la victoire. Il prend même une demi-longueur d'avance. Rien de plus normal. Quand soudain... le fils de Nureyev donne un coup de rein exceptionnel : l'accélération est foudroyante, le reste du peloton est électrocuté et semble faire du sur-place. Sidérant ! Peintre Célèbre l'emporte avec cinq longueurs d'avance et explose le record de l'épreuve, qui reste encore aujourd'hui sa propriété. Assurément la plus belle accélération de l'Histoire de l'Arc.

2- 1999 : le duel Montjeu - El Condor Pasa

C'est une bataille unique et un spectacle exceptionnel que Montjeu et El Condor Pasa ont offert aux spectateurs de Longchamp en ce dimanche d'octobre 1999. Les deux champions sont les deux favoris annoncés avant l'épreuve. Les préparatoires les ont désignés. Vainqueur du Prix Niel, Montjeu est le meilleur 3 ans français. D'un an son aîné, le Japonais El Condor Pasa a lui remporté le Prix Foy. L'Arc est son objectif annoncé. Supporté par tout un peuple, le pur-sang nippon s'entraîne en France depuis le printemps. Son entourage lui a concocté une préparation rigoureuse où tout est pensé et calculé. Comme s'il voulait ne surtout pas laisser échapper une course trop longtemps attendue, Masayoshi Ebina place rapidement El Condor Pasa en tête. Il avale la montée puis la descente : toujours en tête ! A l'entrée de la ligne droite, il place un sèche accélération et se détache. Il prend plusieurs longueurs d'avance. C'est sûr, il va gagner. Mais, dans le peloton, Montjeu force le passage et trouve l'ouverture. Commencent alors 200 derniers mètres hallucinants où le crack français se rapproche doucement mais sûrement du fuyard qui pourtant ne faiblit pas. Montjeu parvient à reprendre El Condor Pasa et le laisse à une demi-longueur au poteau. Incroyable ! Les spectateurs japonais, venus en masse à Longchamp, sont défaits. Ils viennent pourtant d'assister à un duel d'anthologie, une course où, l'espace d'un instant, le temps semble s'être arrêté. Simplement magnifique.

1- 1965 : Sea Bird seul au monde

C'est pour beaucoup la plus belle de toutes. Décrit comme "l'Arc du siècle" par de nombreux journalistes, l'impression laissée par Sea Bird ce jour-là est de celles qu'il est impossible d'oublier. Vainqueur (entre autres) du Derby d'Epsom, Sea Bird est annoncé comme le grand favori. Pourtant l'opposition est nombreuse (vingt concurrents au départ), internationale (des Européens, des Américains et même des Russes) et de qualité. Meadow Court, dauphin de Sea Bird à Epsom, Reliance, vainqueur du Jockey-Club ou Tom Rolfe, considéré comme le meilleur pur-sang outre-Atlantique, sont en effet au départ. Placé dans le sillage des premiers qui mènent grand train depuis le départ, Sea Bird se place en tête à l'entrée de la ligne droite. Reliance, monté par Yves Saint-Martin, le suit immédiatement. Pat Glennon, le pilote australien de Sea Bird, sent la menace : il décide d'ouvrir les mains et de libérer son poulain. La ligne droite de Longchamp devient alors une envolée d'anthologie. Tout en penchant considérablement vers la gauche, Sea Brid termine, pleine piste, avec six longueurs d'avance sur Reliance, deuxième, et onze sur Diatome, troisième ! Les autres sont encore plus loin et terminent complètement éparpillés. Sea Bird gagne ce jour-là son titre officieux de "cheval du siècle". Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !