Plat Publié le vendredi 26 juin 2009 à 11h25

Qui est Sea The Stars ?


Né dans la pourpre, Sea The Stars est l’un des derniers poulains d’une lignée maternelle exceptionnelle. Déjà lauréat de deux Groupes I, le fils de la regrettée Urban Sea ne compte que des engagements classiques et se destine, comme son frère Galileo, à une carrière extraordinaire tant en compétition qu’au haras. Portrait d’un crack attendu.

Un palmarès qui se forge

Rares sont ceux qui n’ont pas encore entendu parler de Sea The Stars. Le champion de John Oxx est d’ailleurs déjà le favori du prochain Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Les bookmakers les moins courageux le proposent à la cote de 3/1. Vainqueur du Derby d’Epsom le 6 juin dernier en supprimant les derniers doutes de son entraîneur quant à son aptitude à tenir les 2.400 mètres, il avait remporté son premier Groupe I quelques semaines plus tôt, lors des 2.000 Guinées de Newmarket. Il devançait ce jour la les champions Delegator et Mastercraftsman, par deux longueurs, réalisant par la même un doublé 2.000 Guinée – Derby d’Epsom, vingt ans après Nashwan. Historique ! S’il n’est pas le seul 3 ans à avoir gagné des courses prestigieuses outre-Manche, il a toujours triomphé en laissant une superbe impression et n’a été battu qu’à ses débuts en compétition. Ses deux victoires de Groupe I ont été acquises à la manière des forts, démarrant toujours très loin du poteau et ne laissant jamais à ses concurrents la possibilité de refaire du terrain, en concluant toujours dans une action puissante et dévastatrice. A 3 ans, le fils de Cape Cross n’a pas encore fini de progresser. Il a le comportement d’un poulain, changeant régulièrement de pied et flottant parfois dans la phase finale, comme cela fut le cas face à Delegator lors de son premier succès de Groupe I. Le crack irlandais de Christopher Tsui, qui n’est autre que le fils de David Tsui, propriétaire d’Urban Sea, compte toute une panoplie d’engagements classiques. Un programme qui pourrait s’avérer très chargé en commençant par l’Irish Derby, les King George Stakes, l’Irish Champion Stakes et enfin le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.

Des origines exceptionnelles

Avant même de devenir un champion sur le turf, Sea The Stars avait, sur le papier, tout pour y parvenir. Bon sang ne sachant mentir. Il est issu de Cape Cross et Urban Sea, l’une des dernières femelles à avoir gagné l’Arc (ndlr : en 1993 avec Eric Saint-Martin). Sea The Stars n’est autre que le frère du champion en piste et au haras, Galileo, père entre autres de Sixties Icon, Soldier Of Fortune et New Approach. Tous les autres produits d’Urban Sea qui ont eu l’occasion de fouler le gazon ont été des champions. Sur les neuf produits référencés, huit se sont exprimés en course. Parmi eux, quatre ont gagné Groupe I, deux en ont pris des premiers accessits et un autre a gagné Groupe III, avant de devenir étalon. La moins performante de cette lignée n’a obtenir mieux qu'une cinquième place d’un Groupe I en 2007. C'est vous dire... Urban Sea fait partie de ces rares juments qui ont excellé en compétition et au haras. Avant d’être une reproductrice exceptionnelle, elle était surtout une mère étonnante. Disparue début mars 2009, la fille de Miswaki s’en est allée après avoir mis au monde son dernier produit. Pour l’anecdote, après avoir pouliné, la matronne a léché son poulain, l'a nettoyé et réchauffé afin d'activer la circulation du sang. Quelques minutes plus tard, elle s’éteignait. Parmi les produits de la gagnante de l’Arc 1993, on peut recenser cinq mâles et quatre femelles. Galileo, Black Sam Bellamy et Urban Ocean sont tous trois devenus étalon. Des quatre femelles, My Typhoon, Cherry Hinton, All Too Beautiful et Melikah, seule cette dernière a pris la relève de son illustre mère. Son premier produit Valedictory s’est d’ailleurs imposé à deux reprises en autant de tentatives. En outre, Sea The Stars a hérité d’une des meilleures génétiques possibles, ce qui lui vaut les faveurs des plus grands investisseurs mondiaux. Cheikh Mohammed Al Maktoum a d'ailleurs émis "son envie de posséder"le champion. Bien qu’il défende l’entraînement irlandais de John Oxx, Sea The Stars compte déjà des supporters dans l’hexagone et notamment Jean Lesbordes, celui qui avait mené Urban Sea vers son succès dans l’Arc. Alors si le champion à la casaque jaune venait à triompher le premier dimanche d’octobre à Longchamp, l’hymne irlandais aurait tout de même une légère tonalité française. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !