Plat Publié le vendredi 20 février 2009 à 12h36

Régis Le Vexier : Du sang neuf chez les pros


A 25 ans, Régis Le Vexier, fils du regretté François, est entré dans le cercle fermé des professionnels convoités du Sud-Est. A chaque réunion cagnoise, il est associé au moins à trois ou quatre partants. Excellent lors du meeting d’hiver à Cagnes-sur-Mer, notamment le 30 janvier lors de son doublé avec Quahir du Chêne et Nymphe du Parc, le jeune driver varois a franchi le cap du passage chez les professionnels avec brio. Zone-Turf est allé à sa rencontre.

Vous avez été formé par de grands professionnels. Racontez-nous vos premiers pas dans la profession. Mes parents ne voulaient pas que je quitte l’école avant d’avoir passer mon baccalauréat, j’ai tenu jusqu’en Seconde. Ensuite, je suis entré en BEP à Grosbois. Je n’étais pas un grand passionné des courses au début, mais avec le temps, driver est devenu une véritable vocation. J’ai eu le grand privilège d’avoir Pierre Vercruysse comme maître d’apprentissage qui m'a donné de précieux conseils. C’est quelqu’un qui discute énormément avec ses apprentis. Il m’a appris les bases du métier. Malheureusement pour moi, il n’y avait pas suffisamment de chevaux à courir. Dès lors, je suis parti travailler un meeting chez un autre grand professionnel, Jean-Michel Bazire. C'est fou ! Il est encore plus impressionnant le matin qu’en course ! J'ai passé deux mois à courir et à entraîner des chevaux de classe. Lord de la Noé, récent lauréat du Prix de La Marne, m'a permis de m'illustrer à deux reprises. Je garde un excellent souvenir de cette période. Il y avait une bonne ambiance à l'écurie notamment grâce à Maxime Bézier, Pierre-Edouard Mary et Mathias Gyre qui travaillaient avec moi. Mais le Sud me manquait. Vous êtes donc reparti travailler pour votre père. Comment s'est passée votre collaboration ? Avec mon père, on ne s’entendait pas trop au travail. En famille c’est toujours plus compliqué. Mais à cette époque, Loïc Gazengel quittait la maison pour s’installer et l’entreprise ne marchait pas fort. Sur les trente chevaux de la maison, une vingtaine étaient loués. L’argent des bons était mangé par les moins performants. Mon père ne savait pas dire non. Pour toutes ces raisons, j'ai décidé de revenir m'occuper des chevaux de l'écurie avec lui. J'avais le privilège de driver tous les pensionnaires de la maison.

"Quahir du Chêne m'a relancé"

Comment est née votre association avec Jean-Christophe Sorel ? Jean-Christophe est marié avec ma sœur aînée, Marie. En 2004, il est redescendu dans le Sud et m’a proposé de m’installer avec lui à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. J’ai tout de suite accepté. On s’entend tellement bien tous les deux. Aujourd’hui nous sommes associés dans une écurie qui compte une vingtaine de chevaux. A l'heure actuelle, vous faites partie des bons drivers du Sud-Est. Le passage en "pro" a-t-il été délicat ? Oui, les places sont chères, et l’écurie de Jean-Christophe et moi, à ce moment-là, ne marchait pas très fort. Un coup de pouce du destin a changé les choses. En août 2008, j'ai remplacé Tony le Beller sur Quahir de Chêne avec succès. Depuis j’ai gardé la monte, les bonnes performances avec lui ont relancé ma carrière. Cet hiver, Daniel Larue et Romuald Mourice m’ont fait confiance à plusieurs reprises et ça s’est bien passé. Mon père m’a appris à courir les chevaux en dedans. Les entraîneurs pour qui je cours apprécient cela. Le but est pour moi, tant au niveau de l’entraînement que de la drive, de bien faire vieillir les chevaux. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !