Régis Schmidlin :"Je ne réalise pas"

Après avoir remporté le Prix Renaud du Vivier, Questarabad a gagné la Grande Course de Haies d'Auteuil le 21 juin. Une magnifique victoire qui a permis à Régis Schmidlin d'enlever, à 24 ans, le deuxième Groupe I de sa carrière. L'homme de confiance de Marcel Rolland revient sur cette journée et dresse un bilan de sa saison 2009 à mi-parcours.

24 heures après ce succès dans un Groupe I, comment vous sentez-vous ? Je suis encore sur un nuage et j'ai du mal à y descendre. Au-delà de ce sentiment, j'ai aussi celui du travail accompli. Nous avions beaucoup préparé cette course qui était l'objectif de la saison. C'est donc un soulagement d'avoir mené à bien cette "mission". Vous aviez la pression ? Pas vraiment car j'avais confiance en Questarabad. Et puis, Marcel Rolland n'est pas du genre à vous mettre de la pression. Je n'étais pas enfermé dans des ordres. Bien sûr, il y avait de l'incertitude quant à la distance mais je sentais que cela allait très bien se passer. Vous remportez le deuxième Groupe I de votre carrière avec Questarabad, ce cheval va compter pour vous... C'est vrai, cela va marquer ma carrière. Vous savez, je travaille depuis 10 ans pour connaître ce genre de sensation. Des victoires comme celles-ci, c'est fort. J'ai la chance de monter un cheval extraordinaire. Aujourd'hui, je ne réalise encore pas bien. J'ai revu la course mais il me faudra encore quelques jours pour y croire vraiment.

"Rester concentré sur mon travail"

Vous faites partie des meilleurs jockeys, pourtant vous êtes moins médiatique que des "Ricou", "Pieux", "Cottin", etc... Cela ne vous agace-t-il pas ? Pas du tout ! Je pense qu'il y a beaucoup de jockeys plus doués que moi. Il faut être lucide et savoir se rendre compte des choses. Je sais ce que je vaux. Et puis, je suis attitré à une écurie, je monte peu pour l'extérieur ce qui fait que je suis moins sur le devant de la scène. Aujourd'hui, j'ai du recul par rapport à cela. L'important est de se concentrer sur soi et son travail. Le reste... Comment se passe votre collaboration avec Marcel Rolland ? C'est très simple de travailler avec lui car il est droit, fidèle et franc. Il dit toujours clairement les choses. En 2007, cela n'allait pas trop. Tout de suite, il m'a pris à part et remis dans le droit chemin. C'est un super patron ! Nous communiquons de manière simple. Je crois qu'au vu des performances, notre association est bonne. Justement, comment jugez-vous votre saison ? Très bonne avec le succès de dimanche. J'espérais ces résultats, ils sont au rendez-vous. C'est bien. Je n'ai qu'un regret, c'est ma deuxième place dans le Prix du Président de la République. J'aurais aimé gagner cette course. Mais dans l'ensemble l'année 2009 est bonne.

"Les courses anglaises me font vibrer"

Revenons à Questarabad, quand avez-vous senti qu'il était différent des autres ? Dès sa première course, j'ai vu que c'était un champion. Ce jour-là, j'ai eu une sensation de vitesse incroyable. J'étais "collé au siège"! (rires). En plus, il saute de façon remarquable. Il avait tout pour réussir. En plus, aujourd'hui nous parvenons à le canaliser. C'est de mieux en mieux et je pense que ce n'est que le début d'une belle histoire. Quel est son avenir ? Marcel Rolland va suivre la voie classique en choisissant bien ses engagements comme il l'a fait depuis le début de sa carrière. Je sais qu'il est aussi tenté par l'Angleterre. Il va décider. A titre personnel, aimeriez-vous le monter en Angleterre ? Oui, ce serait merveilleux de pouvoir disputer des épreuves de prestige là-bas. L'Angleterre, c'est le must pour les courses d'obstacle. J'ai eu la chance d'effectuer un stage chez David Pipe et de monter cinq courses. C'était incroyable. Incomparable. Les courses anglaises me font vibrer ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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