Saison de plat : les étoiles de l'année 2010

2010 touche à sa fin et, avec le prestigieux week-end de la Hong Kong Cup, la saison de plat vient de se terminer en beauté. L'heure est au bilan. Quels sont les chevaux qui ont marqués de leur sabot une année 2010 riche en exploits et en émotion ? Zone-turf.fr propose un petit retour en arrière et désigne ses étoiles du plat, les yeux déjà tournés vers 2011 qui, on l'espère, sera encore plus belle. 2010 est finie, vive 2011 !

Goldikova, la légendaire

Incontestablement, et quoiqu'en pensent nos confrères du Racing Post qui ne la classe même pas dans leur top 10, Goldikova aura été la très grande dame de 2010. A l'âge de 5 ans, la championne de Freddy Head aura repoussé encore plus loin les limites : avec 12 Groupe I à son actif, dont un triplé exceptionnel dans la Breeder's Cup Mile, "Goldi" peut désormais entrer dans le livre des records, devançant les incroyables Miesque et Dahlia. Parmi ses autres exploits de l'année : une victoire dans le Prix Rothschild (pour la 3ème année consécutive), dans le Prix de la Forêt, dans les Queen Anne Stakes et le Prix d'Ispahan. Et la meilleure nouvelle ? Elle sera présente sur les hippodromes en 2011 ! Pas de doutes, "Goldi" est en or.

Workforce et Harbinger, les champions de Sir Michael Stoute

Entrainé par l'immense Sir Michael Stoute, Workforce aura marqué de son empreinte cette année 2010, même s'il ne fait pas totalement l'unanimité. Le poulain a toutefois fait une véritable démonstration dans le Derby d'Epsom, où il a déposé tous ses adversaires, passant le poteau d'arrivée avec 7 longueurs d'avance. Un succès qui lui valait le titre de favori des King George VI and Queen Elizabeth Stakes, l'Arc anglais. Mais déception, Workforce finit cinquième, bien loin du vainqueur. Vainqueur qui n'est autre qu'Harbinger, lui-aussi entrainé par Sir Michael Stoute, et qui réalise un pur exploit en s'imposant (avec Olivier Peslier) de 11 longueurs. Une victoire qu'il ne pourra répéter malheureusement dans l'Arc de Triomphe : une blessure l'oblige à une retraite anticipée. Workforce, quant à lui, en profite pour reprendre ses droits et décroche, à la lutte, la prestigieuse épreuve de Longchamp. Le doublé Derby d'Epsom / Arc de Triomphe est bien rare, et mérite d'être applaudi.

Makfi et Special Duty, les français en conquête

Parmi les petits français partis à la conquête de l'Angleterre, Makfi et Special Duty méritent une mention. Le premier, fils de Dubawi, a été l'une des révélations de l'année, remportant notamment les prestigieuses 2.000 Guinées anglaises. Le premier de ses exploits. Son deuxième, et non le moindre, est sa victoire dans le Prix Jacques le Marois, dans lequel il se paye le luxe de battre Goldikova. L'aventure Makfi s'est toutefois finie un peu trop tôt : suite à une blessure, le poulain a dû partir à la retraite. Quant à Special Duty, la pouliche entrainée par Christiane Head-Maarek aura elle-aussi marquée de son empreinte l'année 2010. Elle remporte, sur tapis vert, les 1.000 Guinées de Newmarket, et, 15 jours après et à nouveau sur tapis vert, la Poule d'Essai des Pouliches. Son objectif suivant, les Falmouth Stakes, ne lui sourira pas : elle se blesse à la sortie des stalles. Longtemps au repos, elle réapparait à l'automne, mais sans toutefois retrouver sa forme d'avant. Makfi et Special Duty : deux beaux destins, qui s'achèvent sur des blessures...

Zenyatta, the star

Elle aura électrisé les hippodromes aux Etats-Unis ! Zenyatta, c'est 19 succès consécutifs, dont bon nombre au meilleur niveau. Cet avion à réaction a déclenché une incroyable ferveur sur le continent nord-américain, et pour cause. Véritable star, elle était la grandissime favorite de la prestigieuse Breeder's Cup Classic, qui aurait signé sa 20ème victoire consécutive. Mais la reine a trébuché, la victoire lui échappant d'une toute petite tête, alors qu'elle avait remonté tout le peloton dans une action à couper le souffle. Les Etats-Unis pleurent, mais Zenyatta est malgré tout acclamée lors de son arrivée au haras. Après tant de succès, la retraite s'annonce dorée.

Lope de Vega, le sensible

Lorsque Lope de Vega arrive dans le rond de présentation, il n'est pas le cheval qui attire le plus les regards. Et pourtant... Ce pensionnaire d'André Fabre aura signé une première moitié d'année de toute beauté. Il remporte la Poule d'Essai des Poulains au terme d'un très beau finish. Mais ce n'est qu'un avant-goût ! Le poulain fait une véritable démonstration dans le prestigieux Prix du Jockey Club, avec un handicap de taille : le 20 à la corde dans les stalles de départ. Pas de soucis pour Lope de Vega, qui prend rapidement les commandes et dépose tous ses adversaires dans la ligne droite. Sacré meilleur 3 ans français avec ce succès, Lope de Vega, émotif et fatigué, ne confirmera pas par la suite. Mais on se souviendra de ces deux grandes et belles courses.

Sarafina, la demoiselle Aga Khan

La gracieuse Sarafina s'est faite discrète, n'apparaissant que rarement sur les hippodromes. Mais y laissant de formidables impressions. Entrainée par Alain de Royer-Dupré, Sarafina, très estimée par son entourage, fera des débuts volants en compétition, et décrochera un Groupe I (le Prix Saint-Alary) dès sa deuxième course ! Avant d'enchainer sur le Prix de Diane, qu'elle a remporté avec une classe folle et une belle facilité. Un peu décevante pour sa rentrée dans le Prix Vermeille, la pouliche est alignée au départ du prix de l'Arc de Triomphe. Et, bien que troisième, réalise un bel exploit ! Car, dans un Arc bien mouvementé et au sein du peloton, elle se prend littéralement un concurrent dans les dents, manquant de tomber et de faire tomber son jockey. Ce qui ne l'a pas empêché de finir en boulet de canon. Elle ne remporte pas l'Arc, mais elle est la gagnante morale de la course : il faut être un champion pour se remettre d'un tel incident de parcours.

Behkabad et Planteur, les inséparables

De 2010, on retiendra un couple : celui formé par Behkabad et Planteur ! L'Aga Khan et le Wildenstein ont en effet bien souvent couru l'un contre l'autre, finissant presque côte à côte, avec un léger avantage pour Behkabad. Sauf dans le Jockey Club : Planteur est deuxième, tandis que Behkabad (gêné) est quatrième. Mais, dès le Grand Prix de Paris, la situation se renverse : Behkabad s'impose, venant ajuster Planteur. Même chose dans le Prix Niel. Les deux poulains étaient les espoirs français pour l'Arc de Triomphe, même s'ils y ont quelque peu déçus. Depuis, leurs chemins se sont séparés : Behkabad est parti aux USA pour la Breeder's Cup Turf, tandis que Planteur a préféré Hong Kong. Se retrouveront-ils en 2011 ? C'est fort possible.

Gentoo et Americain, les surprises !

Les stayers français nous auront bien surpris cette année. Commençons par Gentoo : acheté à réclamer puis formé aux gros handicaps, le cheval a passé la vitesse supérieure en décrochant les trois gros Groupe français du deuxième semestre pour les stayers : Prix Gladiateur, Prix du Cadran et Prix Royal Oak ! Une belle histoire comme on les aime, et les larmes de joie de ses propriétaires et de son entraineur auront réchauffé les cœurs. Quant à Americain, voilà un destin différent. Ancien Wertheimer qui n'a pas fait d'étincelles, Americain est tout simplement le premier cheval français à remporter la prestigieuse Melbourne Cup ! Cocorico !

Les milers de Richard Hannon

Sur le mile, la reine est Goldikova. Mais le roi est Richard Hannon. L'entraineur anglais a malheureusement eu des chevaux français d'exception pour devancer ses protégés (Goldikova, Makfi ou Lope de Vega, cocorico !), qui ne manquent pas de talent : Paco Boy, le vétéran, courageux jusqu'au bout. Dick Turpin, la petite étoile, gagnant du Prix Jean Prat. Et enfin, la révélation Canford Cliffs, très préservé par son entraineur, et gagnant des Sussex Stakes, des 2.000 Guinées irlandaises et des St James's Palace Stakes. Peut-être un futur adversaire de taille pour Goldikova en 2011.

Aidan O'Brien, toujours là

Quand on parle du turf européen, impossible de laisser de coté la superstar irlandaise, Aidan O'Brien. Après un début de saison mitigé, O'Brien et ses chevaux Coolmore se sont réveillés, trustant bon nombre de victoires et de places au plus haut niveau. Impossible de tout citer... De Rip Van Winkle à Fame And Glory, sans oublier Cape Blanco, les irlandais ont répondu présents.

Midday, Sariska et Snow Fairy... Ah, les petites anglaises !

Les inséparables et magnifiques Sariska et Midday auront bien souvent fait le show. Pour la première partie de 2010, l'avantage était à Sariska, superbe championne. Mais même les plus grands peuvent se lasser... Sariska commence à faire des siennes dès les Yorkshire Oaks, où elle reste dans sa stalle, ne bougeant pas une oreille à leur ouverture. Midday en a profité pour s'envoler vers un facile succès. Les deux juments se retrouvent pour le Prix Vermeille. Mais les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre, et Sariska refait le même numéro, laissant la victoire à une magnifique Midday... Chez les demoiselles, c'est incontestablement Snow Fairy qui a fait le show. La double lauréate des Oaks anglais et irlandais n'a pas pu battre Midday dans les Yorshire Oaks, mais s'est depuis envolé à l'international ! Elle a décroché avec brio la Queen Elizabeth II Commemorative Cup et surtout la prestigieuse Hong Kong Cup.

Et l'avenir ?

Quelques beaux 2 ans ont émergé en 2010, mais principalement anglais. Dream Ahead, vainqueur du Prix Morny, Roderic O'Connor, vainqueur du Criterium International de Saint Cloud, ou encore Wooton Basset, vainqueur du Jean-Luc Lagardère. Chez les français, on retiendra les belles performances de Maxios, qui n'est autre que le frère de Bago ! Mais, l'étoile, c'est incontestablement Frankel. Ce 2 ans a électrisé chacune de ses courses, est invaincu, ayant notamment remporté les Dewhurst Stakes. Certains voient en lui le futur Sea The Stars... Mais le futur Sea The Stars sera peut-être un poulain, encore inédit, sur lequel circulent beaucoup de bruits favorables. Et pour cause ! Il s'appelle Born To Sea, est le dernier produit de la regrettée Urban Sea, et est donc le demi-frère de Galileo et de Sea The Stars... A lui de confirmer. 2011 s'annonce sous les meilleurs auspices. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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