Plat Publié le mardi 9 novembre 2010 à 12h00

Saison internationale 2010 : Une réussite française insolente et historique


Tout a pratiquement été dit au sujet de Goldikova. Les épithètes manquent suite à sa troisième victoire consécutive dans la Breeders’ Cup Mile, un exploit jamais réalisé. Ce succès est cependant l’occasion de mettre en avant l’exceptionnelle réussite du turf français sur tous les continents en cette année 2010. Makfi et Special Duty en début de saison, Gloria de Campeao à Dubaï suivis de bien d’autres lauriers, et maintenant Américain et Goldikova à quelques jours d’intervalles, nombre des plus prestigieuses épreuves internationales sont tombés dans l’escarcelle française, une performance qui souligne la qualité du savoir-faire hexagonal et qui mérite un éclairage particulier.

Goldikova et Américain ou l'apothéose d'une saison de folie

Goldikova est donc devenue le seul pur-sang à remporter une épreuve de la Breeders’ Cup à trois reprises, successivement qui plus est. Les Frères Wertheimer envisagent même désormais de réaliser le quadruplé en l’alignant la saison prochaine. Cet historique exploit, le turf français le doit aussi à des professionnels d’exception : son entraîneur Freddy Head, une des plus fines cravaches de l’Hexagone dès les années 60 et jusqu’aux années 90, devenu professionnel de renom et issu d’une famille qui a plus que contribué au prestige du turf français. Les Frères Wertheimer ensuite, dont la sportivité a déjà été saluée dans nos colonnes pour avoir permis à une championne comme Goldikova de poursuivre sa carrière et réaliser les exploits que l’on connaît. Cette marque de fabrique française, l’Australien Gerry Ryan, propriétaire d’Américain, a souhaité en faire bénéficier son pur-sang en faisant appel à Alain de Royer Dupré. Et bien en a pris le natif de Melbourne puisque là-aussi, Américain a réalisé une performance historique, en allant remporter la Melbourne Cup, la plus prestigieuse épreuve australienne, une première pour le turf français. Outre ses qualités intrinsèques et l’expérience d’Alain de Royer Dupré, Américain a aussi bénéficié du talent de son jockey Gérald Mossé, 43 ans, dont la pratique régulière des pelotons asiatiques a joué pour beaucoup dans le succès du fils de Dynaformer. Mais les succès de Goldikova dans la Breeders’ Cup Mile et d’Américain dans la Melbourne Cup n’ont fait que parachever une domination française débutée dans les Guinées anglaises.

Un doublé historique dans les Guinées anglaises

Pour le turf français, la saison avait déjà commencé tambour battant alors que Gloria de Campeao avait remporté la Dubaï World Cup pour l’entraînement de Pascal Bary à la fin mars. Peu de temps après, au moment où la saison classique commençait de battre son plein, les Français Makfi et Special Duty étaient alignés au départ des deux classiques anglais sur le mile pour 3 ans : les 1000 et les 2000 Guinées. Déjà lauréate de Groupe I en Angleterre en 2009, Special Duty récidivait dans les 1000 Guinées pour l’entraînement de Christiane Head-Maarek et la casaque du Prince Khalid Abdullah. Le lendemain et de manière plus surprenante, le méconnu Makfi s’adjugeait l’épreuve réservée aux mâles pour la casaque de Matthieu Offenstadt et l’entraînement de Mikel Delzangles. Jamais un tel doublé français à l’occasion du meeting des Guinées anglaises n’avait été réalisé… Special Duty confirmerait quinze jours plus tard en gagnant la Poule d’Essai des Pouliches avant de baisser de pied le reste de la saison, tandis que Makfi dominerait... Goldikova dans le Prix Jacques Le Marois, avant d’être vendu à des intérêts qataris. Suite à ce week-end français historique sur les terres britannique, le ton de la saison française à l’international était donné.

Les grandes épreuves asiatiques se profilent

Au moment des ventes estivales Arqana, on se souvient de propos alarmants d’éleveurs français au sein d’une conjoncture économique incertaine. Mais au vue des performances hexagonales qui ont jalonné la saison, il est permis de se demander ce que ces mêmes Français auraient laissé aux autres si l’élevage français possédaient par exemple un parc d’étalons de stars. Elevée au Haras de la Perelle, Reggane s’illustrait à Epsom (2ème), avant de parachever sa saison par une victoire canadienne dans les E.P. Taylor Stakes (G.I), devant… Shalanaya (3ème), et Akarlina (Nicolas Clément, 6ème), encore des Françaises. Sahpresa, pour l’entraînement de Rodolphe Collet, conservait son titre dans les Sun Chariot Stakes de Newmarket, encore un Groupe I. Byword s’imposait dans les Prince of Wales’s Stakes (G.I) à Ascot pour André Fabre. Et l’on pourrait citer d’autres coursiers comme More Wells ou Chinchon qui se sont illustrés sur la scène internationale. Concluons simplement en mentionnant que la moisson n’est pas finie alors que se profilent déjà les grandes épreuves asiatiques de fin de saison. Timos, Cirrus des Aigles, Marinous et Mores Wells visent la Japan Cup alors qu’Américain a pour objectif le Vase d’Hong Kong et Sahpresa le Mile Championship au Japon. Cirrus des Aigles pourrait même réaliser l’exploit de doubler la mise dans la Hong Kong Cup alors que Vision d'Etat participera lui aussi à cette dernière épreuve pour son ultime sortie. Cocorico pour le turf français ! Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !