Zarkava : une chance sur un milllion

Un petit débat alimente les conversations de comptoir des PMU depuis l’époustouflante victoire de Zarkava dans le Qatar Prix de L’Arc de Triomphe 2008 : Zarkava sera-t-elle revue un jour sur un champ de course ? En réalité, dans l’entourage de la championne, la question ne se pose même pas et autant être clair, maintenir Zarkava à l’entraînement irait à l’encontre de tous les grands principes de l’élevage Aga Khan…

La grande différence entre le Galop et le Trot réside dans la durée des carrières de courses des champions. La popularité des cracks de Vincennes est étroitement liée au fait que le public des courses a la chance d’admirer ses idoles durant 7 à 8 ans. Au galop, les meilleurs compétiteurs, dans la majorité des cas, entrent au haras à la fin de leur année de 3 ans. Les étoiles filantes du galop ont très peu de temps pour marquer les esprits et entrer dans la légende ; Zarkava a réussi cet exploit.

Le cœur contre la raison

Même s’il existe un programme de course européen alléchant pour les juments de 4 ans, même si la vox populi réclamera le maintien de Zarkava à l’entraînement dans l’espoir de vibrer encore et encore au rythme du galop de ce phénomène, il serait très risqué de privilégier le challenge sportif au monumental travail d’élevage débuté il y a plus de quatre-vingt-dix ans par la dynastie Aga Khan. Quelle folie justifierait de maintenir le joyau de près d’un siècle de sélection génétique à l’entraînement alors que Zarkava n’a plus rien à prouver sur une piste. Courir après un rating ridicule en 2009, prendre le risque d’une blessure ou de contre-performances qui égratigneraient le mythe de la nouvelle étoile du galop ; non, vraiment, rien ne pourra justifier le prolongement de la carrière de course de Zarkava aux yeux des puristes. De plus, la demoiselle a ses manières voire du vice comme en atteste les départs de ses deux dernières courses. Alain de Royer-Dupré n’a pas caché son inquiétude relative concernant l’évolution de son élève avant la saison 2009, il se souvient que Mandesha et Darjina n’avaient pas forcément réussi leurs défis classiques à 4 ans, un âge charnière pour les demoiselles. L’allongement d’une carrière de course hypothèque bien souvent le potentiel performance de la descendance des grandes championnes et S.A. Aga Khan ne peut pas se permettre de jouer avec la perle de son élevage comme avec l’héritage de sa famille. L’élevage familial de Pur-sang peut être comparé à un chef-d’œuvre et l’entrée de Zarkava au haras c’est un peu comme l’arrivée de La Joconde dans un musée ! Alors non, le public de Longchamp et des grands hippodromes de la planète courses n’auront certainement plus la chance de voir Zarkava galoper sur le turf, ce qui rend encore plus unique et légendaire la présence à Longchamp le 5 octobre 2008 pour un amoureux des courses. On peut désormais rêver d’un croisement entre Zarkava et Dalakhani, deux gagnants de l’Arc de Triomphe pour la célèbre casaque verte. Il faudra attendre trois longues années pour voir le premier produit de la descendance de la fille de Zamindar sur un hippodrome, une misère à l’échelle de la structuration d’un élevage. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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