Trot Publié le mardi 5 mai 2009 à 13h48

Denis Ganne, un vélo lui trotte dans la tête !


Denis Ganne est un grand sportif. En plus de sa passion pour les chevaux, l’entraîneur de trotteurs et mentor de l’excellent Selestin, est aussi un féru de cyclisme. Il a d’ailleurs déjà été vu en compétition sur les routes de France et d’Europe avec des champions tels que Bernard Hinault et Laurent Fignon. A l’aise aussi bien sur un vélo que sur un sulky, Denis Ganne a accepté de nous parler sa flamme pour une passion qui l’habite depuis de nombreuses années.

A priori, le vélo et les courses hippiques sont des activités bien différentes. Nombreux sont les professionnels du trot ou du galop passionnés par « l’enfer du bitume », par les grandes chevauchées de baroudeurs, par les redoutables ascensions des plus beaux cols de France ou bien par les sprints massifs et serrés. Denis Ganne est l’un d'entre eux, parcourant des centaines de kilomètres pour le plaisir, comme pour assouvir sa soif de compétition. Il a bien voulu partager avec les internautes son affection pour ce sport qui déchaîne les foules. Denis, depuis quand faites-vous du vélo? Depuis l’âge de 12 ans, je pratique aussi bien le VTT que le cyclisme. A mes plus grandes heures, je faisais jusqu’à 25.000 kilomètres par an. Mon meilleur souvenir restera mon titre de Champion d’Europe VTT Grand Raid en 1988 disputé entre Paris et Dakar. J'ai également gagné le rallye du Kenya et terminé second dans l'Atlas au Maroc. Après 18 ans d’arrêt, j’ai repris l’entrainement l’été dernier. J’essaye de rouler 200 km par semaine pour rester en condition et le week-end, je suis en compétition dans le championnat régional du Centre. Quel est votre course et votre coureur cycliste préféré ? Je n’ai pas de coureur préféré. Ce qui m’intéresse, c’est l’exploit : une échappée de plusieurs centaines de kilomètres, une montée mémorable dans les Alpes ou bien un magnifique sprint à l’arrivée d’une longue course. Peu importe qui le réalise, du moment que les coureurs font rêver les spectateurs! J’ai une affection très particulière pour Paris-Roubaix car j'y ai participé en 1978, l’année où Francesco Moser y signait sa première victoire. Quel est votre style à vélo? Au vu de mon physique, je suis plus un sprinter mais il m’arrive aussi de faire de belles virées en solitaire. Avez-vous un favori pour le Tour de France 2009 ? Je pense principalement aux deux espagnols Alberto Contador et Luis Sanchez qui sont pour moi les deux grands favoris pour le sacre. Ce sera une belle édition avec le retour probable de Lance Armstrong. Personnellement, je ne vois pas comment il pourrait figurer dans cette grande boucle après sa blessure, il y a quelques semaines. Il a été perturbé dans sa préparation et se présentera au départ du Tour loin de son top niveau. Que pensez-vous du partenariat du PMU avec le Tour de France ? C’est une belle initiative qui touche le grand public. Le Tour de France est une manifestation populaire, comme les courses. La seule ombre au tableau est que les gens peuvent faire un raccourci avec les problèmes de dopage sévissant dans les courses cyclistes. Il faut être très strict dans les deux disciplines et punir ceux qui veulent absolument gagner de l’argent sur le dos du sport. D’une manière générale, je pense que le dopage est la « bête noire » du cyclisme et que, pour cette raison, tout le monde se déchaine sur ce sport. Ce ne sont malheureusement pas les seuls à tricher, mais ce sont eux les plus médiatisés! Vous arrive-t-il de vous rendre sur l’hippodrome en vélo ? Oui, c’est pour moi un moyen de concilier ma pratique du vélo et mon métier avec les chevaux. Quand j’ai des partants au Mans où à Meslay du Maine, j’attends la fin de la réunion et je rentre chez moi à vélo. Après une petite douche, je retourne dans les écuries pour soigner mes chevaux. C’est beaucoup d’efforts mais la passion est là et elle m’anime ! Quelles sont les qualités communes que doit avoir un entraîneur de chevaux de course et un cycliste ? Il faut beaucoup de courage dans les deux disciplines. A côté du plaisir que procurent ces activités, il y a de gros sacrifices à faire notamment dans l'hygiène de vie. Il faut également être très persévérant et accepter l’échec. Les chevaux se donnent à fond lors d’une course, un peu comme un cycliste. Et il se peut que pour un temps, les résultats ne soient pas là. Pour accepter celà, la sérénité est aussi déterminante. Retrouvez-vous certaines sensations communes entre le vélo et le sulky? Le frisson que l’on peut avoir au sein du peloton est agréable et identique. Au moment de l’attaque, les sensations sont vraiment similaires. Un bon driver et un bon cycliste doivent se poser la même question quand ils décident de passer aux choses sérieuses. Dans les deux cas, la tactique de course est primordiale. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !