Les turfistes dans la course !

Le 15 mars dernier, l’Association Nationale des Turfistes (A.N.T.), une association Loi 1901, présidée par Eric Hintermann, se réunissait en Assemblée Générale à Paris. Positionnée en force de proposition, l’A.N.T. a adopté une dizaine de mesures mais force est de constater qu’elle a bien du mal à peser dans les décisions prises par les instances dirigeantes du Trot, du Galop et du PMU. Gros plan sur l’A.N.T., la voix officielle des turfistes français…

L’Association Nationale des Turfistes a été créée en 1996. Son combat est celui de tous les passionnés des courses qui apportent leur obole quotidienne à l’économie de la filière hippique via leurs paris. Il est toujours difficile de fédérer dans un secteur d'activité où le loisir et la passion sont associés à un jeu d'argent. L’A.N.T. justifie son existence par une règle d’or qui s’énonce en trois points.

Pourquoi une association de défense ?

- Pour que les turfistes qui font vivre les courses soient respectés et que le PMU et les sociétés de courses prennent enfin leurs intérêts en compte. - Pour obtenir la transparence à tous les niveaux de décision du secteur hippique. - Pour que les courses soient régulières. Malgré la légitimité de la plupart de ses revendications, l’A.N.T. n’a jamais été considérée réellement comme un acteur et un interlocuteur incontournable de la filière du turf. Les sociétés de course et le PMU n’entretiennent pas de relations permanentes et constructives avec cette association. Evidemment se pose la question de la réelle représentativité de l’A.N.T. auprès des instances dirigeantes et ce, aussi bien en termes de nombre d’adhérents qu’en termes d’efficacité. Il est vrai que dans l’univers du pari mutuel, les parieurs jouent les uns contre les autres ! Il n’en demeure pas moins essentiel que la population des « joueurs de courses » doive évoluer dans un cadre fiable où la sécurité et la confiance sont au cœur du système. L’A.N.T. a le mérite de prôner le débat et de proposer des solutions qui vont dans les sens d’une prise en compte de l’intérêt des parieurs experts.

Les 10 mesures adoptées

Lors de son Assemblée Générale du 15 mars, l’A.N.T. a adopté une dizaine de mesures : - Demande de création d’un Haut Conseil des Courses où tous les acteurs (Sociétés de courses, PMU, entraîneurs, propriétaires, jockeys, drivers, éleveurs, journalistes hippiques et turfistes) seraient représentés pour dialoguer et trouver ensemble des solutions aux grandes problématiques de la filière. - Amélioration du site www.pmu.fr - Création d’un espace d’expression pour les turfistes sur Equidia - Publication de statistiques annuelles sur les causes de mort de chevaux de courses - Passage du délai de paiement des tickets gagnants de 15 à 60 jours - Arrêt de la multiplication du nombre de réunions PMU - Demande de renfort de la régularité des courses et de son contrôle - Demande de garanties dans le cadre de l’ouverture des paris en ligne à la concurrence - Demande de modification du code des courses au galop concernant des problèmes de poids et de pesées des jockeys. - Demande d’une réglementation claire, respectée et contrôlée sur le déferrage des trotteurs.

Les espoirs de 2010

La situation de monopole du PMU sur les paris hippiques en France va bientôt prendre fin et les turfistes vont devenir des clients dans un système concurrentiel. Comme sur tous les autres marchés du monde, le client sera roi et les opérations commerciales de séduction vont se multiplier. Ainsi, dès 2010, des associations de turfistes significatives pourraient accéder à une toute autre dimension. Si l’influence des parieurs sur les sociétés de courses restera probablement anecdotique, il n’en sera certainement pas de même sur le terrain des relations avec les opérateurs de jeux. Ainsi, l’opérateur qui saura écouter les associations d'usagers et trouver les mots justes pour séduire et fidéliser les joueurs, celui-là pourrait bien prendre une grosse part du gâteau des cyber-paris hippiques. Il sera intéressant de suivre l’évolution des relations entre les opérateurs de jeux et les turfistes dans les prochains mois, notamment via l’A.N.T. Durant quelques mois encore, on peut rêver à une évolution positive mais pas trop quand même… Une vision moins idyllique, mais certainement plus réaliste, des bouleversements de 2010, serait d’assister à une entente tacite entre les principaux opérateurs de paris. Dans un tel cas, des produits équivalents seraient proposés sous différents emballages, au détriment et à l’insu de la population turfiste. Devant les multiples sollicitations dont feront l’objet les parieurs, et surtout les cyber-parieurs, dès 2010, l’heure des revendications a peut-être sonné pour les joueurs devenus des consommateurs de jeux. La marge de manœuvre restera de toute façon étroite mais sachant qu’un joueur consomme plus et mieux quand il se sent en confiance et en sécurité, une communication va forcément s’établir entre les différents partis, souhaitons simplement que ce dialogue soit le plus constructif possible, aussi bien pour les joueurs que pour la filière courses. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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