Trot Publié le lundi 16 mars 2009 à 08h41

P.J. Goetz : Le Zitrone des temps modernes


Pierre-Joseph Goetz vient de fêter ses 60 ans. Cet amoureux du Trot ne laisse jamais indifférent. Adoré par les uns, détesté par les autres, il trace son chemin sur les hippodromes de l’Hexagone, un micro dans une main, les jumelles et un ticket PMU dans l’autre. Au fil des années et de son itinéraire médiatique, il a toujours cherché à communiquer avec pédagogie sa culture des courses tout en s’adaptant aux nombreuses évolutions de son métier. Zoom sur le Zitrone des années 2000…

Originaire de l’Est de la France, c’est en Normandie que Pierre-Joseph Goetz a posé ses valises pour assouvir pleinement sa passion. Son physique imposant, ses facéties clownesques à l’antenne et ses élans lyriques en ont fait un personnage incontournable de la chaine Equidia. Celui qui a débuté le métier dans l’ombre de Léon Zitrone incarne aujourd’hui, à lui seul, une caricature de l’univers des courses au trot avec tout ce que cela comprend de professionnalisme, de culture hippique, de mémoire, d’anecdotes, de passion, de mystère et... d’exagérations !

La culture hippique avant tout

Les courses, P.J. il connaît ! Quand il n’est pas à l’antenne, notre homme s’empresse de prendre la direction des hippodromes de province pour repérer de futurs gagnants ou des chevaux à acheter pour les écuries de ses fils. Certains disent même qu’il se fait livrer les cassettes vidéo des réunions de province auxquelles il ne peut pas assister. Pierre-Joseph a longtemps drivé en amateurs et organisé des courses de journalistes. Aujourd’hui, sa passion est intacte et il continue à suivre les hommes et les chevaux qui font le Trot des années 2000. P.J. est joueur, P.J. est acteur du monde des courses, P.J. est commentateur, P.J. est pronostiqueur, P.J. est acheteur de chevaux dans les réclamers… C’est cette personnalité multi-casquettes qui lui vaut l’admiration des uns mais aussi les critiques voire la haine des autres.

Commentateur ou pronostiqueur ?

Car, en effet, le cas Pierre-Joseph Goetz, c’est l’arbre qui cache la forêt. De nos jours, l’information, la bonne information, n’a pas de prix. Aux courses, un grand nombre de parieurs attendent la dernière minute pour enregistrer leurs paris. Suspendus aux infos délivrées sur le terrain, juste avant la course, par les équipes du direct d’« Un Jour Aux Courses », des centaines de turfistes se font un dernier avis avant de prendre la direction du guichet. Les heats, les canters, les déferrés, les interviews des professionnels et… les avis éclairés des journalistes et consultants de la chaîne du Cheval. Force est de constater que les opinions de ces spécialistes ont pouvoir « de vie ou de mort » sur les turfistes. Les courses sont les courses et même avec la plus grande honnêteté du monde, une bonne info peut se transformer en catastrophe lorsqu’un cheval prend le galop ou ne participe pas à l’arrivée. A l’antenne, Pierre-Joseph Goetz n’est pas avare de commentaires et de conseils, il raconte ce qu’il a vu sur tel ou tel hippodrome de province, il évoque les dernières courses des chevaux, analyse leurs chronos, il s’exprime sur la souplesse relative des concurrents.

"Je mange mon programme si..."

Parfois, il « chauffe » à fond la candidature de son favori : « Je mange mon programme si le numéro 7 ne fait pas l’arrivée ! » Parfois, le numéro 7 gagne et tout le monde trouve cela normal, mais lorsque le numéro 7 se met à la faute, c’est la catastrophe nationale et P.J. Goetz se fait traiter d’escroc et de voleur dans tous les PMU de France. Il n’y a rien de tel qu’un cheval pour vous faire mentir, non ? Alors que faut-il faire ? Demander aux équipes des directs d’Equidia de ne plus donner leur avis sur les chevaux de la course ? De rester dans la plus grande prudence en tenant des propos plats et dépourvus de passion durant les 6 heures de l’émission ? Au grand Dieu non ! Personne n’est obligé de jouer et de suivre les propos de Pierre-Joseph Goetz, de Patrick-Alain Sauvat, de Gilles Barbarin, de Dominique Vincent et des autres mais il faut bien admettre que la vie des courses serait bien triste sans ces tuyaux de dernière minute, cette impression quotidienne d’être dans le secret des dieux. Aux courses comme dans tous les jeux, il y a des jours avec et des jours sans et personne ne fera taire P.J. quand il aura envie de vous dire qu’un trotteur a selon lui une première chance !

La famille en base de jeu !

La plus grande fierté de P.J., aujourd’hui, excepté le fait de trouver le gagnant de la cinquième à Vincennes, c’est bien évidemment sa famille. Ses enfants ont tous hérité de sa passion pour les trotteurs et ils en ont fait leur métier. Valéry et Benjamin sont entraîneurs, Pierre-Emmanuel est l’un des commentateurs vedettes d’Equidia, Maud est driver amateur et Marion, après avoir fait des ravages dans les rangs des apprentis et passé sa licence d’entraîneur, se destine à une carrière de journaliste. Le patriarche est bien entouré et il peut continuer ses numéros d’équilibriste à l’antenne en toute sérénité, ceux qui l’aiment seront toujours avec lui… Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !