PMU: entre déboires et espoirs...

Le PMU fait l'actualité en ce moment : pour le meilleur (une entrée remarquée dans le monde des paris sportifs) et pour le pire (des pannes à répétition du système informatique). Le programme qui attend l'opérateur de paris s'annonce chargé dans les prochains mois.

C'est parti pour les paris sportifs

La rumeur courait depuis des mois. C'est désormais officiel : le PMU se lance dans les paris sportifs. Via un accord de partenariat avec le bookmaker irlandais Paddy Power, l'entreprise de pari mutuel ouvre son site - pmu.fr - aux paris sportifs à cotes fixes. La décision sera effective lors de l'ouverture du marché des jeux en ligne en 2010. Paddy Power apportera son savoir-faire en la matière : modélisation et gestion des risques. Le PMU met à disposition ses points forts : sa notoriété et son réseau de clients (dont au moins 300 000 sur Internet). L'offre de paris sportifs sera donc commercialisée sous la marque PMU, Paddy Power empochant une marge sur le résultat et s'engageant à ne pas venir s'installer en France pendant 5 ans. Cette nouvelle offre ne concernera que les jeux en ligne : impossible pour les parieurs de miser sur le résultat du prochain OM-PSG depuis son café PMU préféré. La loi réserve toujours le monopole des paris sportifs au réseau physique de la Française des Jeux. Cette diversification, tournant majeur dans l'Histoire du PMU, était annoncée : les récents partenariats avec le TOP 14 de rugby et avec le Stade de France, venus s'ajouter à celui avec le Tour de France, n'étaient pas anodins. Philippe Germond, PDG du PMU, a d'ailleurs annoncé la couleur dans un entretien donné aux Echos jeudi 12 novembre : "Sur les paris sportifs, nous voulons figurer parmi les trois premiers acteurs en France, avec une part de marché de 20 % à 25 %." L'homme, qui réfléchit également à positionner le PMU sur le poker, aime les batailles commerciales. Cela tombe bien : c'est pour cela qu'il a été choisi !

C'est raté pour le système informatique

Si le PMU veut réussir son entrée dans les paris sportifs, il devra assurer sur les fondamentaux. Or l'entreprise connaît des ratés à répétititon avec son système de prise de paris depuis plusieurs semaines. Comme un symbole, le jour où le PMU annonçait son partenariat avec Paddy Power, le système informatique laissait tomber les parieurs. Impossible de jouer sur les réunions de Vincennes et Reims. Manque à gagner pour le PMU : 2,4 millions d'euros. Quelque jours auparavant, samedi 7 novembre, jour de Week-End International de l'Obstacle, c'est 13 millions d'euros qui se sont envolés suite à une panne de six heures. Après ces incidents, la communication du PMU est restée laconique : difficile de connaître la nature des problèmes et les moyens réellement mis en oeuvre pour y remédier. Si la grogne semble avoir été contenue chez les parieurs en points de vente, les utilisateurs du site pmu.fr, qui rencontrent en plus des problèmes de connexion, sont plus prompts à réagir. La confiance dans le système est essentiel pour les fidéliser. A chaque incident, ce sont les opérateurs alternatifs qui se frottent les mains. En constante augmentation de charge (plus de paris et plus de courses), le système informatique apparaît trop souvent en retard et sous-dimensionné. Et cela ne va pas s'arranger avec l'arrivée des paris sportifs... Pour le PMU, les questions techniques seront cruciales pendant ces prochains mois.

Le programme des semaines à venir

Devant le succès rencontré par le Flexi, on sait déjà que la formule va être étendue à partir de la fin décembre. En attendant, à l'occasion des 20 ans du Quinté+, la Tirelire augmente de 500 000 € (contre 50 000 €) chaque jour du samedi 14 au dimanche 22 novembre. Si elle est décrochée pendant cette période, elle redémarrera automatiquement à 1,5 millions d'euros. Pour intégrer l'arrivée des paris sportifs, le site pmu.fr va être entièrement refondu. Ce projet, dans les tuyaux depuis de longs mois, devrait aboutir dans les prochaines semaines. Un nouveau site, Club PMU, va également venir s'ajouter à la galaxie PMU afin de fidéliser les parieurs. Mais pour augmenter son chiffres d'affaires, le PMU compte d'abord sur le programme sportif. L'objectif est clair : augmenter le nombre de courses. Sur sa lancée de 2009, le PMU souhaite généraliser en 2010 les journées à trois réunions, supprimer les réunions protégées et s'ouvrir encore d'avantage aux épreuves internationales. L'Australie et l'Asie, avec leurs horaires décalés, attirent notamment l'appétit de l'opérateur. Pour Philippe Germond, aucun doute, plus de courses en France ne nuirait pas à la qualité du programme : "La densification a une limite : il faut un nombre suffisant de chevaux partants de qualité. Or la filière hippique française a un réservoir important. Je constate par ailleurs qu'il y a deux fois moins de courses avec prises de paris nationaux en France qu'au Royaume-Uni." A voir... Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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