Timoko chasse les records comme ses adversaires

Comme chaque année, le meeting d’hiver de Vincennes nous réserve son lot de sensation. On aurait pu se croire sevrer après les envolées de Ready Cash, Rapide Lebel et autres Maharajah. Mais à la veille du Prix de France et à une semaine du Prix de Paris, de nouveaux frissons ont parcouru la planète trot avec la nouvelle performance de Timoko lors du Prix Ephrem Houel, samedi 12 février, deux mois après sa cavalcade dantesque dans le Critérium des 3 Ans. Mais où s’arrêtera le champion de Richard Westerink ? Tout ce que l’on peut lui souhaiter, c’est que ce jeune trotteur allie désormais précocité et longévité pour le plus grand bonheur des amoureux du trot.

Timoko n'est pas issu du sérail

Timoko n’est pas issu du sérail, de ces grandes écuries normandes, mayennaises ou de Grosbois, mais bien le fruit du travail d’un jeune Hollandais passionnément exilé dans les Landes : Richard Westerink. Touché un tel crack à la trentaine, certains en rêvent toute leur existence. Après des débuts délicats, Timoko connaît la consécration à 3 ans dans le Prix Albert Viel (G.I), où il l’emporte à plus de 70/1. Fils d’Imoko (1’14’’6), Timoko poursuit par un accessit d’honneur dans le Prix de l’Etoile après avoir provoqué un faux départ, déjà un avant goût de ce dont il pourrait être capable face à ses aînés. Vient ensuite un meeting d’hiver de toute beauté où il éclabousse de sa classe le Prix Abel Bassigny (G.II) puis conclu second de Torino d’Auvillier dans le Jacques de Vauloge (G.II). Fini de rire en quelque sorte car vient alors le temps des records.

Le temps des records

Dans le Critérium des 3 Ans début décembre, Timoko est encore comparé à Torino d’Auvillier, The Best Madrik ou The Lovely Gwen, mais le jeune champion et Richard Westerink vont bientôt asseoir leur pouvoir sur la génération. Le tandem prend les opérations à son compte en bas de la descente puis s’envole, offrant au public un des plus beaux moments du meeting d’hiver. Non content de l’emporter, Timoko égale le record du tracé pour un 3 ans (Pearl Queen) dans une réduction kilométrique de 1’12’’6. Dès lors il a gagné le droit à peu de repos bien mérité. Mais le tout nouveau 4 ans n’en a cure et affiche une telle forme que son mentor hollandais l’engage prématurément dans le Prix Ephrem Houel, Groupe II sur 2175 mètres, alors que ses objectifs tendaient initialement vers le Critérium des 4 Ans. Qu’à cela ne tienne, Richard Westerink n’a pas l’expérience des vieux routards mais il sait qu’il possède un phénomène. L’opposition est solide. Timoko suit une Trotting Race vivace jusqu’au début de la montée où il choisit de se détacher comme pour signifier que la plaisanterie a assez duré. Une telle action en plaine est impressionnante. Seule Trotting Race apercevra de près le dos de son sulky dans la phase finale, Timoko l’emportant dans un style ravageur en 1’11’’4..., un temps exceptionnel ! A deux dixièmes du record des 4 ans attelés sur la distance (Rolling d'Héripré, 1'11''2 sur 2150 mètres en 2009). Le jeune champion affole les compteurs comme ses adversaires.

Vers un Prix de Sélection face à ses aînés

Alors où s’arrêtera-t-il après cette nouvelle démonstration ? Timoko est déjà engagé dans le Prix de Sélection (5/3) qui semble à sa portée s’il garde un bon mental et une telle forme d’ici-là. Désormais riche de plus de 500 000 euros de gains, comment ne pas penser au Prix d’Amérique (c’est la période), même si la route est encore longue et alors que Richard Westerink n’avait pas caché son intention de l’engager dans l’édition passée. Sur les vingt dernières années, seuls deux chevaux de 5 ans ont remporté l’épreuve reine (Offshore Dream en 2007, Verdict Gédé en 1992), c’est dire la difficulté de la tâche. Autre donnée d’importance au regard de l’avenir : la précocité. Timoko maintiendra-t-il le cap les prochaines années ? Un proche avenir va bientôt nous l'apprendre. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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