Uaukir nouveau ténor de sa génération

Uno La Chesnaie reste certes un poulain de premier ordre au sein de sa génération, mais les habitués du Plateau de Gravelle avaient gardé un œil attentif sur Uaukir, l’élève de Thierry Duvaldestin, encore lui !, disqualifié à trois reprises avant de se réhabiliter par un succès mi-février. Bien en a pris à ces turfistes. Uaukir s’est adjugé avec brio le Critérium des Jeunes, premier classique de l’année réservé aux 3 ans et Groupe I de prestige du calendrier vincennois. Et avec la manière, le fils de Password se payant le luxe de battre le record de l’épreuve de près d’une seconde (1’14’’2), dans un style plus que prometteur. Ubriaco a trotté la course de sa jeune carrière pour prendre le premier accessit devant Univers Turgot, qui a répondu présent une fois de plus. Pour Uno La Chesnaie, c’était peut-être la course de trop, même si le protégé de Sébastien Guarato ne doit pas être enterré trop vite.

Uaukir assoit son autorité sur ses adversaires

Même si Uno La Chesnaie n'était pas apparu sous son meilleur jour durant son échauffement, révélant des signes évidents de nervosité, la tendance restait à la confiance envers le chef de fil théorique de la génération des 3 ans. Uaukir le talonnait de peu au betting au moment du départ. Un début d'épreuve que le partenaire d'Eric Raffin allait assurer à l'extérieur avant de s'isoler par une fuite en avant de manière à éviter tout impair dû à sa fougue. En bas de la descente, Uno La Chesnaie comptait donc plusieurs longueurs d'avance sur Uaukir, lui aussi vite en jambes mais inconfortablement en position de serre-file pour aborder le second virage. Fin tacticien et metteur au point, Thierry Duvaldestin, au sulky d’Uska de Vandel, compagne d’écurie d’Uaukir, faisait l’effort de se placer en plaine devant le partenaire de Franck Nivard et de combler l’écart avec Uno La Chesnaie. Univers Turgot suivait ce trio de tête trottant grand train alors que s’approchait l’intersection des pistes. Uno La Chesnaie s’était dépensé jusqu'alors sur un drôle de pied et Uaukir se rapprochait dans de splendides allures. A mi-tournant final, il devenait clair qu’Uaukir révélait une classe différente alors qu’Uno La Chesnaie réduisait ses foulées. Le partenaire de Franck Nivard, seul en tête peu après l’entrée de la dernière ligne droite, asseyait son autorité sur ses adversaires et filait seul au poteau, s’adjugeant le classique en battant le record de l’épreuve dans la réduction kilométrique de 1’14’’2. Attentiste mais toujours dans le rythme, Ubriaco faisait un surprenant mais méritoire second en terminant le plus vite des battus devant Univers Turgot, dont la régularité et la qualité étaient récompensés. Uno La Chesnaie, qui payait peut-être son avant-course, sa fuite en avant et une certaine méforme, devait céder et se contenter de la quatrième place, cédant le leadership officiel de la génération à Uaukir.

Le record du Critérium des Jeunes battu de près d'une seconde

Jugé digne de participer aux meilleurs tournois réservés à sa génération mais délicat et disqualifié à deux reprises début 2011, Uaukir avait été particulièrement malheureux à l’arrivée du Prix Paul Viel, Groupe II à la conclusion duquel Until Love l’avait gêné alors qu’il semblait disposer de ressources pour contrarier Uno La Chesnaie (fautif quelques mètres plus loin). Lauréat pour sa réhabilitation dans le Prix de Janval à la mi-février, les observateurs de la génération des « U » l’avaient noté sur leur calepin. La manière dont Uaukir a remporté cette édition 2011 du Critérium des Jeunes ne fait aucun doute sur sa qualité. Même si Sébastien Guarato révélait après-course qu’Uno La Chesnaie n’était pas au mieux, cela n’enlève en rien à la performance de l’élève de Thierry Duvaldestin. Battre le record de ce tournoi de prestige de près d’une seconde, même avec les progrès des entraînements, de la génétique et d’autres facteurs, est une performance d’exception. Après le travail accompli et le prestige recueilli avec Ready Cash, Thierry Duvaldestin et Franck Nivard continue de marcher sur l’eau en guise de proche conclusion au meeting d’hiver 2010-2011. Quant à Uaukir, il va désormais pouvoir goûter un brin de repos bien mérité. La belle histoire de fin restera celle révélée par M. de Mondesir, propriétaire d’Uaukir, ému au micro d’Equidia après-course. La mère du jeune champion, Kiralla, s’était ainsi brisée un membre avant de concevoir son poulain et était vouée à l’euthanasie. C’est à la persévérance et l’attention de son éleveur qui a pris soin de la poulinière pendant de longs mois que l’on doit aussi ce beau moment de sport et de vie. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !

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