Jean-Pierre Gauvin : "Saônois est un combattant"

Installé depuis 1990 à St-Cyr-les-Vignes sur un centre d’entraînement privé qu’il a racheté à la famille Bedel, pour laquelle il montait et a longtemps entraîné les représentants, Jean-Pierre Gauvin alignera Saônois, dont il est aussi le co-propriétaire avec Pascal Treyve, au départ du Prix de l’Arc de Triomphe ce dimanche 7 octobre à Longchamp. L’entraîneur du Centre-Est a accepté de répondre à nos questions à l’approche de cette prestigieuse épreuve.

(Zone-turf.fr) - A partir de quand avez-vous pris conscience d'avoir un champion dans vos box ?

Jean-Pierre Gauvin : Lorsqu'il a gagné facilement une course B à Deauville fin décembre 2011, je me suis dit que c'était un cheval de Listed. Puis lors de sa victoire dans le Prix Policeman (Listed-race) à Cagnes-sur-Mer, je savais qu’on avait un cheval de Groupe. C'est un cheval à qui on a demandé de confirmer à chaque course et il l'a fait.

"C’était la cerise sur le gâteau"

Qu'avez-vous ressenti après sa victoire dans le Prix du Jockey Club en juin dernier ?

Jean-Pierre Gauvin : C'est difficile à expliquer. On avait fait un super travail, une mise au point parfaite, on avait trouvé les bons réglages après le Prix Greffulhe (G.II). En tant qu'entraîneur, dans ces conditions on est rassuré et tranquille avant une course. Je savais qu'il allait bien courir. Je n'imaginais pas qu'il gagnerait, c'était la cerise sur le gâteau. Il a montré qu'il était un grand champion.

Comment avez-vous pris les critiques après sa victoire dans le Prix du Jockey Club ?

Jean-Pierre Gauvin : On se dit qu’on n’a pas la pression. On n'était pas frustré par ces critiques. On espérait qu'il confirme et qu'il remette les pendules à l'heure, et il l'a fait.

Comment avez-vous perçu sa rentrée dans le Prix Niel ?

Jean-Pierre Gauvin : On voulait qu'il fasse une bonne course et qu'il tienne la distance. Et il a gagné avec la manière. S'il n'avait pas gagné et qu'il avait bien couru, il aurait quand même été supplémenté pour le Prix de l'Arc de Triomphe. Le but était de ne pas lui donner une course dure, c'était juste un tremplin.

"On perdait notre liberté, cela n’aurait plus été comme avant"

Après cette victoire, les Qataris ont proposé de racheter Saônois, comment avez-vous vécu cette période ?

Jean-Pierre Gauvin : C'était difficile, on a travaillé pendant une semaine. C'était plus que tentant mais on s'est dit que c'était dommage de ne pas aller au bout de cette histoire. Même s'il avait été vendu, il serait resté à l'entraînement chez moi. Mais on perdait notre liberté, cela n’aurait plus été comme avant. Pascal Treyve et moi avons donc décidé de ne pas le vendre.

Comment s'est déroulée sa préparation pour le Prix de l'Arc de Triomphe ?

Jean-Pierre Gauvin : Il a effectué un bon galop dimanche dernier sur l'hippodrome de Lyon-Parilly en terrain lourd même s'il est très nonchalant à l'entraînement. Ce jeudi, il a fait un petit bout pas mauvais mais que j'espérais plus brillant.

"Saônois n'a besoin que d'un minimum d'espace"

Quelles sont ses qualités pour gagner le Prix de l'Arc de Triomphe ?

Jean-Pierre Gauvin : C'est un combattant et il a une faculté d'accélération importante. Il sera monté tranquillement en partant. Ses meilleures performances ont été obtenues en attendant. C'est un cheval qui aime venir sur les autres. Sa force, c'est de n'avoir besoin que d'un minimum d'espace. Il est capable de refaire des longueurs à la fin. Il possède une longue accélération pour finir et de la vélocité. Le terrain lourd peut émousser sa pointe de vitesse. Il ne faut pas qu'il soit allant.

Qui craignez-vous le plus parmi l'opposition ?

Jean-Pierre Gauvin : Je craignais beaucoup Danedream mais elle est forfait. Je redoute principalement Camelot, Shareta et Orfèvre.

Dans quel état d'esprit êtes-vous à l'approche du Prix de l'Arc de Tiromphe ?

Jean-Pierre Gauvin : Je suis un peu épuisé, la pression va crescendo. Je suis heureux que l'échéance approche. Samedi matin, quand je l’emmènerai à Paris, mon travail sera fini. Adviendra ce qu'il adviendra. Depuis plusieurs mois, les défis sont de plus en plus importants à relever.

Saônois pourrait participer au Champion Stakes quinze jours plus tard ?

Jean-Pierre Gauvin : Les Champion Stakes sont envisagés car on ne sait jamais ce qu'il peut arriver dimanche. Cette course est une hypothèse.

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