Trot Publié le lundi 1 juin 2009 à 16h53

Véronique Grelin ou l'histoire d'une rescapée


Dimanche 10 mai à Châteaubriant, Véronique Grelin a été victime d'une chute spectaculaire au départ de la neuvième course. Non content de ce méchant coup, le sort s'est acharné le lendemain. L'ambulance qui transportait la driver amateur est sortie de la route et a effectué plusieurs tonneaux. Sur le chemin d'une convalescence miraculeuse, la championne de France 2000 est revenue en détail sur ses drôles de mésaventures. Rencontre avec une femme passionnée... et chanceuse !

Véronique Grelin, pouvez-vous nous raconter ce qui vous est arrivé dimanche 10 mai ? Oui, j'allais prendre le départ de la neuvième course et il y a eu un gros problème avec les élastiques. Plusieurs chevaux dont le mien, Opaline des Prés, ont pilé. Je suis tombée de mon sulky et je me suis retrouvé debout dans les jambes de la jument. Je la maîtrisais mais malheureusement, ce n'était pas le cas de tout le monde. Madame Lesiour est venue me percuter de plein fouet. Ensuite je ne me souviens plus de rien, j'ai perdu connaissance. Quelles ont été les conséquences de ce choc ? J'ai eu un traumatisme crânien et une luxation des vertèbres cervicales. J'ai été prise en charge dans un premier temps par l'hôpital local de Châteaubriant. Le lendemain, j'ai été transférée au C.H.U. de Caen au service de neurochirurgie. Je devais subir des examens complémentaires.

"Je me suis réveillée en train de faire des tonneaux !"

Et là, le sort s'est acharné... Exactement, une sorte de loi des séries s'est mise en place. Le chauffeur de l'ambulance qui me conduisait à Caen a perdu le contrôle de son véhicule, au niveau de la rocade nord de Rennes. J'étais endormie à l'arrière, sous l'effet de la morphine, et je me suis réveillée alors que la voiture était en train de faire des tonneaux ! Ma tête et mon bras droit ont cogné partout. Le collier métallique qui maintenait mes vertèbres est rentré dans ma tête. J'ai eu bien sûr très peur mais le fait que je pouvais bouger les pieds et les mains me rassurait un peu. J'ai été extrêmement choquée et j'avais des hématomes à de nombreux endroits. Les pompiers qui sont intervenus m'ont sortie par l'arrière du véhicule et j'ai été emmenée à l'hôpital de Rennes. Par chance, cet accident n'a pas aggravé mes blessures initiales. Les examens n'ont décelé aucune hémorragie et aucune complication. Comment expliquer la perte de contrôle de l'ambulance ? Moi-même, je n'ai pas vu ce qui a déclenché l'accident, j'étais sous morphine. Une enquête a été ouverte et les premiers éléments, qui m'ont été révélés par la gendarmerie, montrent que le conducteur se serait endormi. Il n'y a pas de trace de freinage, les tests d'alcoolémie étaient négatifs et la visibilité était parfaite. Cela se passait juste après l'heure du déjeuner et le chauffeur aurait eu un moment d'inattention.

"Je serai de retour le 16 ou le 18 juin"

Aujourd'hui comment allez-vous ? Cela va mieux, la convalescence se passe très bien, malgré quelques petites douleurs résiduelles. J'ai eu des nouvelles rassurantes des médecins. Je vais pouvoir enlever ma minerve petit à petit et reprendre le travail assez vite. Je commencerai ensuite des séances de rééducation avec un kinésithérapeute. Je pense pouvoir driver à nouveau vers le 16 ou le 18 juin. Sur le plan psychologique, les images de l'accident de voiture et des tonneaux me hantent. Elles me reviennent souvent en tête. Quel a été votre parcours jusqu'à présent ? Comment êtes-vous devenue driver amateur ? Mes grands-parents étaient propriétaires de trotteurs. J'en avais acheté un moi-même et par ce biais j'ai fait des rencontres importantes dans le milieu. C'est Roland Jaffrelot qui m'a mis le pied à l'étrier. J'allais à Cagnes-sur-Mer pendant les meetings d'été quand j'étais adolescente. Je préparais les chevaux et Roland Jaffrelot m'a repérée. Il m'a proposé de devenir driver amateur. J'ai obtenu mon autorisation en 1992 et j'ai commencé à piloter ses pensionnaires. J'avais 17 ans. Avez-vous déjà eu envie de passer professionnelle ? Non, jamais ! Ma vie me convient très bien telle qu'elle est actuellement. Je suis cogérante d'un commerce, je tiens un bar-PMU à Blonville-sur-Mer. C'est un métier qui me plaît beaucoup. Les courses en amateurs sont avant tout une passion. Je drive les jours où je suis en congé, généralement le dimanche. Et puis je ne me sens pas capable de rivaliser avec les cracks-drivers qui sont des stars sur les hippodromes.

151 succès au compteur

Combien comptez-vous de succès depuis vos débuts ? J'ai gagné à 151 reprises, dont 5 en 2009. J'ai été sacrée championne de France des amateurs en 2000, après avoir été deuxième l'année précédente. J'avais battu le grand Alain Pagès, une star à l'époque ! J'étais très fière ! Après, une fois ce titre acquis, j'ai un peu levé le pied. Ma mission était remplie ! J'ai toutefois connu d'autres grands moments. J'ai représenté la France au championnat d'Europe 2001 en Italie et au championnat du monde 2004 en Belgique. J'ai été aussi championne régionale de Normandie à plusieurs reprises, entre 1997 et 2001. Quels sont les entraîneurs qui vous font le plus confiance ? Je citerais en premier lieu Pascal Busson. Il me réserve d'ailleurs son élève Opium For Ever pour mon retour en piste, vers le 16 juin. Le trotteur n'a pas couru récemment en amateurs. Ce sera mon premier partenaire ! Je remercie Pascal Busson pour ça. Erno Szirmay et Fabrice Rebeche me confient régulièrement leurs élèves. Jusqu'à 600€ offerts pour parier sur les courses hippiques !